L’île aux escaliers, de Yutaka Konon – ill. Ai Uzuki

On dit qu’en haut des marches infinies de l’île aux escaliers vit une sorcière…

La vie dans cette île mystérieuse est triste, paisible et solitaire.

Tous les adolescents qui arrivent sur l’île sont là parce qu’ils ont été rejetés… mais ils ne savent ni par qui, ni pourquoi…

Car le problème, c’est qu’ils ont oublié les derniers mois avant leur venue dans ce lieu…

S’ils cherchent à quitter l’île, le courant les ramène inlassablement sur le rivage…

Le seul moyen d’en partir, c’est de trouver ce qu’ils ont perdu… mais leur amnésie ne leur permet pas de savoir ce que c’est…

Nanakusa, lui, n’a même pas vraiment envie d’en partir… tout comme la plupart des habitants de l’île, d’ailleurs, car la vie y suit son cours, presque normalement.

L’arrivée de Yu Manabé va tout changer…

Une atmosphère douce, étrange, mélancolique, que ce soit dans l’histoire ou dans les dessins de grande qualité. Cette île est empreinte de mystères, que ce soit avec le mythe -réel ou non, personne n’en sait rien- de la sorcière, le pourquoi de l’amnésie, la quête à mener. Enfermement dans une prison dorée où tous les besoins essentiels sont fournis : cours au lycée, nourriture, et même les achats sur internet … Les adolescents ont-ils encore seulement envie de retrouver leur passé ? Sont-ils conscients qu’ils sont enfermés, même s’il n’y a pas de murs ? Une liberté entravée par qui ? Et surtout, pourquoi ?

Un manga philosophique qui emmène à une réflexion profonde sur l’existence. Un manga également très poétique qui évolue dans un monde onirique. Les personnages sont également très fouillés, attachants, avec une construction du récit alternant les points de vue. Le suspense est bien présent et pour ma part, j’ai eu vraiment du mal à lâcher le livre avant d’avoir fermé la dernière page du dernier tome.

« Le monde est fait d’une myriade de choses qui nous échappent. Seul le temps nous permet réellement d’y consentir ».

« Sache que les mots peuvent blesser. Tous. Même s’ils sont prononcés avec un ton enjoué ou qu’ils transpirent l’affection. Aucun mot ne sera jamais inoffensif. »

Il n’y a rien de plus cruel que de rappeler au souvenir de quelqu’un les rêves qu’il a poursuivis un jour avant d’y renoncer. / Mais était-ce vraiment la vérité ? / Quiconque ayant vraiment renoncé à quelque chose au fond de son coeur ne devrait plus pouvoir éprouver la moindre tristesse à ce sujet.

Les trois tomes clôturent l’histoire qui existe également en light novel.

Le gentil petit diable et les autres contes de la rue Broca, de Pierre Gripari

Au 69 rue Broca..

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Pierre Gripari prend un grand plaisir à détourner les caractères des personnages. Les niais ne sont pas aussi bêtes qu’ils y paraissent et les méchants peuvent avoir du cœur. Bref, les codes sont bouleversés, les personnages sont révélés sous de nouveaux visages. Pierre Gripari nous présente six contes qui permettent de retomber en enfance pour certains ou de découvrir des classiques pour d’autres. Des contes qui font partis des Contes de la rue Broca et qui mettent en scène, entre autre, un gentil petit diable qui habite l’enfer et qui a le malheur de ne pas être méchant. Il veut faire du bien autour de lui, au grand dam de ses parents. Au fil de la lecture, nous ferons la rencontre d’une patate bien singulière puisqu’elle va tomber amoureuse, nous irons sur une île lointaine chez le prince Blub qui a l’intention depuis toujours d’épouser une sirène et nous croiserons le chemin du cochon qui a avalé l’étoile polaire. Autant de personnages que de situations fantaisistes. Alors, si vous aimez l’originalité, l’imaginaire, les belles morales et l’humour, faites un détour par la rue Broca !

Au secours, ma grand-mère est une sorcière !,de Céline Le Gallo

Les dévoreurs de livres d’Arsène, les chroniques des élèves du comité de lecture du blog

Au secours, ma grand-mère est une sorcièreLes parents du jeune Antoine et de son frère décident de partir en amoureux pendant les vacances de Toussaint. Antoine est alors envoyé chez mamie Huguette, tandis que son frère fait une cure « sans écran » à la ferme de son oncle. Antoine s’ennuie chez sa grand-mère : les repas ne sont pas très bon, les journées ennuyeuses à compter les points des parties de cartes ou de scrabble  du groupe de retraités. Un soir, Antoine entend des grincements au grenier et va jeter un oeil. Quelle n’est pas sa surprise d’y trouver sa grand-mère habillée en sorcière, au milieu de bocaux aux contenus étranges, qui parle à son chat…

Un livre très facile d’accès, très court, amusant, aux quelques illustrations en noir et blanc rigolotes, avec une histoire sans temps mort à lire sans hésiter dès le CE2, mais encore apprécié en 5ème (c’est mon cas !)

Emma, 5ème – 12 ans, membre des Dévoreurs de livres d’Arsène

Les chroniques de Zi, livre 1. Phelan de Jean-François Chabas.

Image result for chroniques de ziDans le royaume des Milles Lacs, au temps de la magie, une sorcière adorant la chair des enfants humains vole le seul prince héritier du royaume pour pouvoir le déguster… Quelques années plus tard, Phelan, fils d’un célèbre soldat tombe sous le charme de la princesse Nara des Trois Vagues. Par malheur, son cheval l’emmène dans les Monts Jaunes où l’ombre d’un ogre terrifiant plane. Phelan et son ami décident donc d’aller sauver la princesse au péril de leurs vies. Mais les deux garçons ont de quoi être découragés car leur chemin est semé d’embûche de plus, l’ombre d’une mystérieuse sorcière plane sur eux.

Tout d’abord, la première partie sur la sorcière, assez courte, nous relate le vol du prince ainsi que la cruauté dont peut faire preuve la sorcière pour arriver à ses fins. Durant cette partie, on ressent ici tout ce que peut éprouver la sorcière, c’est-à-dire pas grand chose de positif… Ensuite, on suit l’histoire de Phelan avec quelques retours dans le temps éprouvants qui évoquent les histoires de son beau père. Phelan est bien décidé à sauver la princesse des Trois Vagues et on peut donc se plonger dans les premières aventures de Phelan en dehors de sa maison. C’est donc un coup de cœur car ce premier tome est plein de rebondissements, sans longueurs et l’histoire est très accrocheuse. Le changement de personnages et de moment n’est en rien un problème, c’est même plutôt très entraînant car changer de contexte nous oblige à nous intéresser encore plus à l’histoire.

 

Le fils du chevalier Têtenlère, de Stéphane Daniel

Lancelot n’est pas le fils du chevalier Têtenlère pour rien ! Aussi distrait que son père, le tir à l’arc n’est vraiment pas son fort car en se tournant vers les autres, il oublie de baisser son arc ! Le maître d’armes est désespéré… Mais à côté de lui, son amie Guenièvre ne fait guère mieux… Sa flèche est allée se perdre dans la forêt de Mortbois où personne ne doit s’aventurer car elle abrite sorcières et dragons. Pourtant, Guenièvre tient beaucoup à sa flèche qu’elle s’est elle-même fabriquée, et ne réfléchis pas à deux fois pour partir à sa recherche. Et Lancelot est peut-être un Têtenlère, mais il est courageux et ne la voyant pas revenir, n’hésite pas une seconde à se lancer sur ses traces… Quelles aventures attendent nos jeunes amis dans cette sinistre forêt ?

Un roman d’aventure médiévale qui déploie tous ses ingrédients pour captiver le jeune lecteur : la forêt interdite, le dragon à vaincre, la sorcière, un gardien, l’amitié, le courage, le tout dans un rythme vif et illustré de manière très  humoristique.

Un texte  court, aéré et de nombreuses illustrations facilite la lecture dès le plus jeune âge (CE1)

La sorcière de midi, de Michel Honaker

Disparitions et sorcellerie

C’est l’histoire dsoriciere midi‘un jeune garçon, Edmond Willoughby, surnommé Ed. Il est assez gros et n’a pas beaucoup d’amis à part Harold, un jeune garçon un peu bizarre qui parle avec  la nature. Il a peur de nombreuses choses et n’est pas très doué à l’école.

Dans son école, il y a William et sa bande qui adore s’en prendre aux plus faibles, et donc bien sûr à Ed. Mais un jour, alors qu’ils étaient en classe, la maîtresse, en train de montrer des diapositives à ses élèves, en eut assez d’entendre des « Bzzz Bzzz » en bruit de fond, elle ralluma la lumière et vit Nelly, qui s’était permis de changer de place pour discuter avec une de ses amies, s’amuser à faire des grimaces. Elle se mit en colère et la fit sortir dans la cours peu avant midi : ce fut la première disparition.

Celles-ci s’enchaînent alors. Qui en est responsable? Les élèves parlent d’une sorcière que l’on voit le soir sortir de la forêt. Ils la voient à travers les vitres de leur chambre, toute maigre, les yeux jaunes. Personne ne les croient. Les adultes partent à la recherche des enfants disparus mais sans résultat.

Va-t-on retrouver ces enfants ? Est ce une malédiction   ? Qui va pouvoir les sauver ? Je vous laisse lire le livre pour le découvrir !

L’auteur, dans ce livre, nous transporte à la fois, dans une histoire d’enfants mais aussi un peu dans le fantastique avec la sorcellerie. L’histoire semble banale au départ mais peut devenir angoissante au moment des disparitions, avec une part de suspense. Il y a des passages qui peuvent faire froid dans le dos mais le récit est aussi assez frais par l’approche simple de l’auteur : faire parler un jeune garçon, qui rêve de devenir écrivain, de ses histoires de cœur, de ses problèmes de la vie quotidienne avec d’autres enfants, ses parents etc… Le récit est fluide, le livre se lit rapidement même si l’aventure commence seulement lors de la première disparition car le suspens tient le lecteur en haleine !

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La fille aux cheveux bleus

Mystère, de Marie-Aude Murail

Mystère par MurailAlors que le roi et la reine ont déjà eu trois filles (une blonde, une rousse, une brune), ils espèrent bien que leur quatrième enfant sera un garçon… Mais, hélas, le sort en a décidé autrement. Non seulement c’est encore une fille… mais après deux années, ses cheveux se mettent à pousser… bleus ! Rejetée par ses parents, elle est pourtant remarquée par les princes et rois qui passent à la cour. L’affront est insoutenable. Pour pouvoir marier leurs trois filles aînées préférées, le roi et la reine n’ont pas d’autre choix que de la faire perdre en forêt.

Entre Cendrillon et Blanche-Neige, entre le Petit Poucet, le Petit Chaperon rouge et Hansel et Gretel, voici toute la magie des contes de notre enfance revisités avec un humour décapant. Même le prince charmant a droit à un refus : « Vous n’avez pas remarqué que j’étais une petite fille ? ». Les illustrations sont fraîches et conviennent totalement aux propos. Et ce n’est pas la magie qui permet à Mystère (c’est son nom) d’échapper aux dangers, mais bien son esprit malicieux. La morale de l’histoire : il ne faut pas juger les gens sur leur physique, et, on n’est jamais si bien servi que par soi-même ! Décalé et distrayant.

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