Scarlett et Novak, d’Alain Damasio

Il est 23h50, il pleut. Novak court, poursuivi par deux hommes. C’est son brightphone qui le guide pour tenter de leur échapper… Distance qui le sépare de ses assaillants, pouls, calories brûlées… Il panique, mais Scarlett, la voix de son intelligence artificielle est là pour l’aider à s’en sortir… Ou pas…

A l’heure où la place des technologies est de plus en plus prégnante dans notre vie, sommes-nous si vulnérables ? Est-il encore possible de partir sur les routes sans son GPS, de partir à l’étranger sans une application de traduction instantanée… C’est la réflexion que soulève ce court récit écrit par un grand maître contemporain français de la SF, surtout connu pour ses ouvrages pour adultes. Chacune de nos données est collectée, chacun de nos gestes analysé, toute notre vie est dans nos portables… Et n’est-ce pas cela, justement, qui est convoité ?

Est-il encore possible d’arrêter le processus ?

Un texte d’anticipation court, violent, haletant comme une course poursuite. Un thriller numérique finalement trop proche de notre réalité. Cette courte nouvelle pointe du doigt les dérives de l’utilisation du smartphone dans notre société et tente de montrer qu’une autre vie reste possible, si l’on sait ouvrir les yeux sur ce phénomène, une vie où l’on retrouverait un peu de liberté et de libre-arbitre.

Ecrit en 2014, ce texte avait alors été édité sur le site 01net.com, avant cette édition papier sortie en 2022 aux éditions Rageot. Les nouvelles technologies ont depuis encore grandement évoluées avec la place de plus en plus importante des IA .

Un slam, en guise d’épilogue conclut la nouvelle, dont voici des extraits :

UNE VIE PASSEE A CARESSER UNE VITRE

Tu postes, tu likes, t’hésites, tu swipes

Tu cliques, tu scrolles, tu croules sous les notifs {…]

T’as 50 fenêtres ouvertes mais ton coeur se referme.

Une vie passée à caresser une vitre […]

Tu dis que tu vibres :

mais c’est juste ton portable dans ta main »

Il est important d’alerter les jeunes sur les effets nocifs de la dépendance aux écrans et ce texte peut ouvrir la porte au dialogue… Mais une question me hante : peut-on leur reprocher le monde que les adultes d’aujourd’hui leur ont construit hier ?

Cette nouvelle est adaptée au programme de 3ème de français « Progrès et rêves scientifiques ». Cette édition pédagogique est complétée d’un dossier.

Ginette Kolinka, survivante de camp de Birkenau

Adapté de Retour à Birkenau, de Ginette Kolinka avec Marion Ruggieri

Dans ce roman, Ginette Kolinka nous fait le récit de sa déportation à travers l’Europe jusqu’au camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

Le 13 mars 1944, sa famille se fait arrêter après avoir été dénoncée. S’en suit le voyage en train jusqu’au camp. Elle nous raconte alors l’horreur de ces camps ; entre la faim, le travail forcé, les coups et les humiliations.

Ginette sera ensuite transférée au camp de Bergen-Belsen, en octobre 1944, puis dans une usine, avant de retrouver une partie de sa famille à Paris en mai 1945.

Ce témoignage est à la fois glaçant et bouleversant. On ne peut qu’admirer la résilience de cette femme qui a vécu l’enfer.

On apprend dans ce récit que Ginette Kolinka attendra plus de 40 ans avant de raconter. Aujourd’hui elle va dans les collèges et les lycées pour témoigner.

Ce livre, à destination des élèves de 3ème, comporte un dossier pédagogique mais aussi une mise en perspective historique, une interview de Ginette Kolinka par des élèves de 3ème, un glossaire, et des cartes pour aider à mieux comprendre.

Cheval rêvé, de Sharon Siamon

Meg accompagne son amie Alison chez sa cousine Beckie dans un ranch situé dans les montagnes, mais un cheval est piégé dans un accident d’avion. Pourront-elles le sauver de son propriétaire qui veut l’abattre à cause de sa blessure ?

Ce livre fait-il partie de la série Le ranch des mustang d’une dizaine de tomes. C’est le tome 1 de la série.

Ce qui a motivé mon choix pour ce livre, c’est l’image de couverture : il y avait un cheval dans le fond et il avait l’air mystérieux et ça m’a intrigué.

Ce livre parle de chevaux et j’aime beaucoup ces animaux. C’est un roman d’aventure et j’aime beaucoup ça.

Eléna, 6ème

Lancer l’alerte, de Jean-Christophe Tixier

Depuis que sa mère a publié une vidéo sur facebook dénonçant les agissements de l’entreprise qui l’emploie, SEGIKA, César est partagé. Sa relation avec la fille d’un dirigeant de la firme n’aide pas à avoir les idées claires. Il devient également la cible de tous ses camarades, l’entreprise étant le plus gros employeur de la région, et les conséquences humaines, économiques semblent prendre le pas sur la question environnementale. Car ce que sa mère a dénoncé va bien au-delà de simples remords personnels : elle s’est filmée en train de déverser en pleine nature l’acide contenu dans la cuve de son camion-benne, sur ordre de l’entreprise. Associations environnementales et médias s’en mêlent… Bientôt, c’est sa vie même et celle de sa mère qui semblent menacées…

Un roman brûlant d’actualité, qui permet, à hauteur d’ado, de commencer à toucher du doigt l’enjeu et la complexité du phénomène de lanceurs d’alerte. L’écriture de Jean-Christophe Tixier, simple et efficace, aide à rendre abordable une situation complexe. Un thème rarement -voire jamais ?- traité en littérature jeunesse et fait ici avec finesse. Tout n’est pas tout blanc ou tout noir. Que faut-il privilégier ? Sa famille ? Son emploi ? Sa vie ? Ou ses convictions ? Quels risques est-on prêt à prendre pour défendre ce que l’on croit juste, pour dénoncer ce que l’on estime contraire à son éthique ? Un texte nuancé qui laisse la parole aux deux protagonistes, César et sa petite amie Lou-Ann, avec chacun leurs points de vue qui se complètent et se répondent. La construction du récit et la façon d’aborder ce thème est en cela particulièrement intéressant et réussi. Une première approche de cette thématique complexe à lire dès 12-13 ans. Pour des lecteurs plus âgés, il aurait été intéressant d’y ajouter quelques développements supplémentaires concernant les problèmes écologiques et la place des médias… Mais là, ce serait une autre histoire !

Dans la gueule du loup, de Boileau-Narcejac

Le monstre des bois

François, alias Sans-Atout, et Paul, deux adolescents partis explorer la campagne d’Auvergne à vélo, découvrent le  corps d’un homme gisant sur le sol, le visage ensanglanté portant de vilaines griffures. Après un court moment, l’homme se met à bouger doucement. Les deux jeunes décident alors d’appeler les secours et la gendarmerie. Arrivés sur les lieux, les agents interrogent François et Paul afin de recueillir leur témoignage. Le lendemain, le fait divers fait déjà la une de la presse locale. L’homme a été identifié comme étant un voyageur se déplaçant de foire en foire. Mais que faisait-il en pleine nature ? A-t-il été attaqué pour être dévalisé ou a-t-il tout simplement été victime d’une bête ?

Les deux jeunes gens connaissent par cœur les bois et leurs moindres recoins. Ils savent qu’il existe de nombreux souterrains et décident alors de mener leur enquête malgré le danger qui rôde.

Depuis longtemps, dans les année 1760 en Auvergne, beaucoup de personnes ont subi des attaques violentes voire mortelles d’un animal, semant la psychose. Cet événement a fait couler beaucoup d’encre  et beaucoup ont cherché à savoir qui était vraiment cet animal. Un ours, un chien féroce ? La rumeur va bon train et le mystère a traversé les siècles pour arriver jusqu’à nous. De nombreux documentaires et films ont traité  ce sujet..

Allô ! ici le tueur, de Jay Bennett

Mort imminente

Fred Morgan est un jeune étudiant qui vit seul depuis le décès de sa mère. Il n’a plus de contact avec son père, un riche criminel  qui vit reclus avec ses hommes de mains. 

Un soir, alors que Fred est dans son appartement, la sonnerie du téléphone retentit. Au bout du fil, une voix inconnue et intrigante lui annonce sa mort prochaine. Déstabilisé, Fred qui ne comprend rien, décide d’aller voir son père pour lui expliquer ce qui lui arrive. Lui qui est du milieu, pourra peut-être découvrir qui se cache derrière tout ça. Il n’y a pas de temps à perdre, le père et le fils doivent mettre leurs différends de côté, pour trouver qui a mis un contrat sur la tête de Fred.

Allô ! ici le tueur est un roman policier sympathique pour nos jeunes lecteurs fan de suspens et de rebondissements.

L’étincelle, de Jean-Marie Defossez

Retour de flamme

étincelle.jpg

C’est l’histoire d’une rencontre, d’un coup de foudre improbable. Emmanuel, élève en dernière année de lycée professionnel, craque pour une fille qu’il n’ose aborder. Elle est trop bien pour lui. Sabine est une lycéenne qui est en section artistique dans un lycée général, alors que lui veut devenir soudeur, comme son père. Il l’observe tous les soirs. Il a littéralement craqué pour elle.

Emmanuel ne fait rien en classe, persuadé que ce n’est pas nécessaire pour ce qu’il veut faire. Alors il ne fait aucun effort, il a l’étiquette du mauvais élève. Il souffre cependant du regard des autres, lui qui suit une filière technique, filière qui n’est pas valorisante aux yeux de nombreuses personnes.

Alors quand il apprend qu’il va devoir travailler avec Sabine sur un projet artistique, il est fou de joie. L’occasion pour lui de se rapprocher d’elle. Sabine a réalisé une statue en acier et a besoin d’un soudeur pour l’assembler. Débute alors une collaboration, qui va permettre au jeune garçon de découvrir en lui une créativité jamais soupçonnée jusque-là. Ils vont unir leurs idées et leurs compétences.

Ce roman est à la fois l’histoire d’une passion pour l’art et d’une passion amoureuse. Certes, cette rencontre ne se fera pas toujours en douceur, mais elle a la particularité de nous montrer qu’il est possible de faire de belles choses en unissant nos forces. Il n’y a pas de « mauvaises études ». Par les filières générales ou les filières professionnelles, chacun peut atteindre son but et acquérir un savoir-faire. Il faut arrêter de stigmatiser à tout va les voies professionnelles. Ce n’est qu’un roman mais l’éducation nationale pourrait s’en inspirer et mener parfois des actions qui réunissent ces deux types d’orientation. Une histoire touchante, pleine de sentiments.

Les 4 soeurs à la maison, de Sophie Rigal-Goulard

Dans ce blog, nous vous avons déjà présenté quelques titres de la série des 4 soeurs et d’autres titres de l’auteur Sophie Rigal-Goulard, comme 10 jours sans écrans : https://lecoinlecturedarsene.wordpress.com/tag/sophie-rigal-goulard/

Quatre soeurs à cheval ! - broché - Sophie Rigal-Goulard - Achat ...
30 jours sans déchets (ou plus...) - broché - Sophie Rigal-Goulard ...
Quatre soeurs - Quatre soeurs en direct du collège - Sophie Rigal ...

Aujourd’hui, nous découvrons avec plaisir une exclusivité web des éditions Rageot : les 4 soeurs, Luna, Lisa, Laure et Lou sont, comme nous, confinées, et chaque semaine, un nouvel épisode de leurs aventures à la maison est présenté en ligne.

« En ce moment, le confinement c’est pour tout le monde, même pour LunaLaureLisa et Lou ! Mais pas question de s’ennuyer pour autant chez la famille Juin. Toutes les semaines, découvrez les aventures inédites de vos quatre soeurs préférées. »  – présentation de l’éditeur.

A découvrir en suivant le lien : https://www.rageot.fr/actualite/les-4-soeurs-la-maison-semaine-1

Les épisodes des semaines précédentes et suivantes sont accessibles à la fin de chaque texte.

Bonnes lectures et prenez soin de vous !

Le chevalier qui ne savait pas lire, de Evelyne Brisou-Pellen

Qu’il est difficile d’être chevaliers

lire.jpg

Evelyne Brisou-Pellen nous brosse le portrait de chevaliers plutôt originaux, à la fois drôles et ridicules. Huit histoires très courtes sur la vie de chevaliers pas comme les autres.

Une lecture facile et amusante de contes décalés pour jeunes enfants.

The Wicked Deep, la malédiction des Swan Sisters, de Shea Ernshaw

Les dévoreurs de livres d’Arsène, les chroniques des élèves du comité de lecture du blog

Il y a deux siècles, les sœurs Swan furent noyées dans le port, des pierres accrochées aux chevilles, le jour de leur anniversaire. Marguerite, Aurora et Hazel Swan furent accusées de sorcellerie par les habitants de la petite ville de Sparrow. Depuis ce sinistre jour, les Swan Sisters prennent le corps de trois jeunes filles pour envoûter des jeunes hommes et les noyer. Voilà la vengeance des Swan Sisters, une malédiction que rien ne semble arrêter. Une malédiction qui attire les touristes, au péril de leur vie. Penny le sait, cette année n’échappera pas à la malédiction et on retrouvera le corps de jeunes hommes sur la plage, et cette année encore, le soupçon planera pendant la Swan Season.

J’ai beaucoup aimé ce livre. Nous avons découvert ce livre quand nous somme allées au Salon du livre jeunesse, à Montreuil. Mon regard a tout d’abord été attiré par la couverture, qui fait un peu penser aux nouvelles éditions de Harry Potter. Lorsque j’ai lu le résumé, j’ai été séduite. J’ai appris il y a peu que « the wicked deep » signifie « les méchants profonds » C’est en tout cas la traduction que m’a donner un dictionnaire en ligne ! On peut donc le traduire plutôt par « les profondeurs du mal », ce qui traduit bien l’ambiance de ce livre gothique à l’atmosphère sombre et oppressante.

J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre, où se mêle amour, mystère, tristesse, vengeance et possession. On a de sacrées révélations, surtout sur le personnage principal. On retrouve même un peu le même sentiment de mystère que dans les romans de Agatha Christie. Le lecteur a envie de découvrir si la malédiction des Swan Sisters peut être brisée, et si oui, comment. C’est un livre assez envoûtant.

Quand il sent le vent voleter dans son cou, un parfum de rose et de myrrhe flotter dans l’air, un silence vogue sur lui comme un souvenir qu’il ne peut oublier… Il sait. Et il sourit.

Un immense merci aux éditions Rageot pour cette belle découverte !

Eléa, 5ème – membre des Dévoreurs de livres d’Arsène