Orphelins 88, de Sarah Cohen-Scali

(Le nombre 88 fait référence à la 8ème lettre de l’alphabet « H », 88 est donc le code de Heil Hitler)

Après la libération, Josh est retrouvé par les G.I américains errant dans les décombres de Munich. Il est alors emmené à l’orphelinat d’Indesdorf. Josh ne se souvient pas de son enfance, son bras gauche lui dit qu’il a été déporté car il a un numéro tatoué comme les juifs mais son bras droit a envie de se tendre pour crier « Heil Hitler » et se rappelle de la Napola, école militaire pour futurs élites nazis.

Alors qui est-il ? Est-il juif, est-il allemand ? C’est un long travail de reconstruction qu’entame Josh avec l’aide d’Ida, directrice dévouée de l’orphelinat et Wally, GI noir américain en proie à la discrimination dans l’armée américaine.

Comme on peut le deviner, ce livre n’est pas un livre facile à lire. Il raconte une partie souvent moins connue de la seconde guerre mondiale : la vie des enfants et des déportés qui ont survécu mais qui se retrouvent sans repères et souvent sans famille, éparpillés dans toute l’Europe.

Au fil des pages, nous suivons la quête d’identité du jeune Josh, qui ne sait plus qui il est… Dans l’orphelinat, il est complètement perdu et ne sait même plus vers qui se tourner, les Juifs ? Les Allemands ? Les Polonais ? Mais sa soif de vivre et de se construire un avenir en découvrant son passé est la plus grande. Josh découvrira qu’il est issu du programme Lebensborn*. Il ira jusqu’au bout de sa quête en traversant l’Europe à la recherche de sa véritable origine et sa véritable identité.

C’est un roman très touchant qui raconte une quête de soi…

Attention : Certaines scènes décrivent l’horreur des camps, la faim, des viols, de la violence… ce livre est donc réservé à un public averti !

*programme Lebensborn : programme nazi qui avait pour but de créer des aryens « parfaits » en kidnappant des enfants dans le but de les germaniser ou en favorisant la reproduction et donc les naissances entre personnes correspondants aux critères de la race aryenne)

Plein gris, de Marion Brunet

Emma, Elise, Sam forment un groupe d’amis très soudé dont le leader est le très charismatique Clarence. Chacun se tourne vers lui pour avoir son approbation, son affection. C’est celui qui décide et qui a toujours raison. A ce groupe vient s’ajouter Victor, nouveau demi-frère de Clarence.

Ces lycéens, fous amoureux de navigation vont vivre leur première grande aventure, partir sans parents sur un voilier, direction l’Irlande.

Mais ce voyage qui se voulait idyllique ne se passera pas comme prévu… le corps sans vie de Clarence flotte sans vie contre la coque du voilier et est remonté à bord.

Alors qu’une énorme tempête approche, les amitiés se brisent, les rancoeurs remontent et ce groupe d’amis à l’apparence parfaite ne l’est finalement peut-être pas.

Le livre alterne entre le passé, avec les souvenirs d’Emma sur la rencontre des membres de la bande et la formation du groupe -ces souvenirs qui vont arriver jusqu’au moment fatidique-, et le présent avec la lutte des amis contre la tempête et la mort.

Ce huis-clos est très poignant car les apparences sont parfois trompeuses, Clarence le leader charismatique est plein de défauts qui nous sont révélés au fur et à mesure des pages. Le drame est annoncé d’entrée et le dénouement se fera au fil de la lecture ce qui tient le lecteur en haleine.

Quand le corps apparaît à la surface, inerte, contre la coque du voilier, personne ne crie. Aucun d’entre nous. Comme si ça n’arrivait pas jusqu’à nos consciences. Comme si, en ne réagissant pas, on pouvait annuler la réalité du fait : c’est un cadavre qui remonte. Le cadavre de notre ami, pour être précise.

…voici les toutes premières lignes de ce roman redoutablement efficace… pour vous donner envie d’y plonger !

Un thriller psychologique qui ravira les jeunes (à partir de 14 ans) et les moins jeunes – lycéens comme adultes. 

La division, de Emmanuel Suarez – ill. Arianna Melone

L’enquête d’une femme sur les traces des Waffen SS français

*division Charlemagne : régiment de soldats volontaires français ayant rejoint les SS en 1944 pour se battre aux côtés des nazis.

La soupe du coeur, de Ben Davis

Alors que Jordan est à l’hôpital pour son traitement contre le cancer, sa voisine de chambre, Rio, un peu excentrique va l’entraîner dans la folle aventure des « mitsva ». Une mitsva est une sorte de commandement dans la religion juive mais aussi une bonne action.

Ensemble, ils feront la promesse du petit doigt, ils ont un an pour faire le plus de mitsva possible : il est interdit de passer son chemin si l’occasion de faire une bonne action se présente. Rendez-vous est pris dans un an pour voir s’ils ont réussi à changer le monde avec leurs bonnes actions.

Revenu dans sa ville d’adoption, Jordan, le petit nouveau du lycée se voit entraîné pour un déjeuner dans un parc avec des camarades, mais Jordan n’ose pas sortir la soupe que sa mère lui a préparé devant tout le monde va l’offrir discrètement à un sans abri qui vit dans une tente.

Cette petit action va chambouler la vie de Jordan et va déclencher une véritable soupe du coeur…

Un petit geste peut parfois tout changer

Ce roman m’a beaucoup touché car il est très émouvant. 

C’est un livre qui vous donnera du baume au coeur même si les sujets traités sont assez sérieux (cancer infantile, sans-abris, syndrome post-traumatique…)

Même si on sait que faire une bonne action ne changera pas le monde, il peut changer la vie d’une personne et le fait que ce livre soit inspiré d’une histoire vraie rend la lecture encore plus poignante….

Les personnages sont tous très attachants que ce soit Jordan, Rio mais aussi les sans-abris avec leurs histoires… Ce roman traite de l’amitié, de l’engagement et du rêve d’un monde meilleur…

Les mots de l’auteur des premières pages m’ont fait dire que j’allais adorer cette lecture, et cela n’a pas manqué !! en tant qu’adulte, j’ai dévoré ce livre dont la lecture est recommandée à partir de 8/10 ans mais qui plaira surtout aux moins jeunes…

Cher lecteur, … Est-ce qu’il t’arrive de regarder les infos ? Je ne te recommande pas cette activité. Après avoir eu ma dose quotidienne, je me sens toujours triste et angoissé. … Assailli par les mauvaises nouvelles, on se sent impuissant. … Laisse moi te dire qu’on peut agir malgré tout, chacun à sa façon. … Parfois il suffit de complimenter quelqu’un sur ses chaussures ou de lui prêter un livre qui pourrait l’intéresser… Voilà le sujet de ce livre, du moins en partie : comment changer les choses à la hauteur de nos moyens, comment faire preuve davantage de gentillesse pour, finalement, se laisser envahir par cet agréable sentiment de satisfaction qui réchauffe le coeur et l’âme autant qu’un délicieux bol de soupe.

Dans le collimateur, de Sébastien Gendron

La vie de Gabriel, dix-sept ans, est compliquée. Deux parents militaires, qui trimballent leur famille de déménagements en déménagements. Une mère absente, toujours en mission sur le terrain, et dont la priorité n’a jamais été ses enfants. Un père obligé de faire carrière dans un bureau pour être plus présent à la maison mais qui va compenser par l’éducation très militaire qu’il va inculquer à ses enfants.

Gabriel vient d’intégrer pour la énième fois un nouvel établissement scolaire, un lycée d’un coin perdu, en bordure de forêt, à l’automne et l’hiver froids et humides, interminables. Se faire des amis avec la vie qu’il mène, il n’en a jamais été question. Pourtant, la bande de Korda va l’approcher. Bah, elle n’est pas très fréquentable, cette bande, mais, finalement, pourquoi pas… Tenter de mettre un terme à sa solitude, avoir une vie « normale » d’adolescent… Mais quelque chose va venir gripper les rouages de ces nouvelles relations. Le drame n’est pas loin…

Un roman dont la première moitié se lit comme un thriller. Avec de nombreux retours en arrière pour permettre au lecteur de mieux connaître Gabriel et son univers, à travers des petits morceaux de vie qui s’assemblent comme un puzzle tout au long de l’histoire. Une fuite folle dans les bois pour échapper à l’homme en noir, pour échapper à la mort.

Un roman dont la seconde moitié se lit comme un pur policier, avec enquête, interrogatoires.

Un roman où tout est question de point de vue…

Un roman à la construction étonnante, surprenante, complexe. Un roman qui n’a rien d’aussi classique qu’on pourrait le penser. Un roman qu’on a du mal à lâcher, et qu’on reprend un peu quand on le termine.

Un roman pour les lecteurs confirmés, plutôt de lycée.

Un immense merci aux éditions PKJ et à l’auteur, Sébastien Gendron, pour sa dédicace 🙂

N’hésitez pas à redécouvrir un autre titre du même auteur présenté sur notre blog : Kaplan

L’île aux escaliers, de Yutaka Konon – ill. Ai Uzuki

On dit qu’en haut des marches infinies de l’île aux escaliers vit une sorcière…

La vie dans cette île mystérieuse est triste, paisible et solitaire.

Tous les adolescents qui arrivent sur l’île sont là parce qu’ils ont été rejetés… mais ils ne savent ni par qui, ni pourquoi…

Car le problème, c’est qu’ils ont oublié les derniers mois avant leur venue dans ce lieu…

S’ils cherchent à quitter l’île, le courant les ramène inlassablement sur le rivage…

Le seul moyen d’en partir, c’est de trouver ce qu’ils ont perdu… mais leur amnésie ne leur permet pas de savoir ce que c’est…

Nanakusa, lui, n’a même pas vraiment envie d’en partir… tout comme la plupart des habitants de l’île, d’ailleurs, car la vie y suit son cours, presque normalement.

L’arrivée de Yu Manabé va tout changer…

Une atmosphère douce, étrange, mélancolique, que ce soit dans l’histoire ou dans les dessins de grande qualité. Cette île est empreinte de mystères, que ce soit avec le mythe -réel ou non, personne n’en sait rien- de la sorcière, le pourquoi de l’amnésie, la quête à mener. Enfermement dans une prison dorée où tous les besoins essentiels sont fournis : cours au lycée, nourriture, et même les achats sur internet … Les adolescents ont-ils encore seulement envie de retrouver leur passé ? Sont-ils conscients qu’ils sont enfermés, même s’il n’y a pas de murs ? Une liberté entravée par qui ? Et surtout, pourquoi ?

Un manga philosophique qui emmène à une réflexion profonde sur l’existence. Un manga également très poétique qui évolue dans un monde onirique. Les personnages sont également très fouillés, attachants, avec une construction du récit alternant les points de vue. Le suspense est bien présent et pour ma part, j’ai eu vraiment du mal à lâcher le livre avant d’avoir fermé la dernière page du dernier tome.

« Le monde est fait d’une myriade de choses qui nous échappent. Seul le temps nous permet réellement d’y consentir ».

« Sache que les mots peuvent blesser. Tous. Même s’ils sont prononcés avec un ton enjoué ou qu’ils transpirent l’affection. Aucun mot ne sera jamais inoffensif. »

Il n’y a rien de plus cruel que de rappeler au souvenir de quelqu’un les rêves qu’il a poursuivis un jour avant d’y renoncer. / Mais était-ce vraiment la vérité ? / Quiconque ayant vraiment renoncé à quelque chose au fond de son coeur ne devrait plus pouvoir éprouver la moindre tristesse à ce sujet.

Les trois tomes clôturent l’histoire qui existe également en light novel.

Ottoline et le vétérinaire des monstres, de Yann Apperry – ill. Laurent Gapaillard

Même les créatures fantastiques tombent malades… Qui peut les soigner ? Quel pacte les unit au monde des humains ?

Ottoline, 11 ans et demi, finit son année de CM2… Des événements dramatiques lui ont fait redoubler son CP quelques années auparavant… Plus mature, elle se sent différente des autres élèves. Heureusement qu’elle peut compter sur son ami de toujours, Liam. Mais Ottoline n’est pas pressée d’être en vacances d’été, car, dans le château isolé où elle vit avec sa grand-tante, Eudora, autoritaire et maniaque jusqu’à la folie, et son fils, Angus, complètement dérangé, c’est la solitude et l’ennui qui l’attendent… Un monde fermé duquel elle ne peut sortir – un monde qui s’apparente pour elle à un asile de fou, adouci par la présence de Evie, domestique dévouée. Même Liam, qui habite si près deviendra inaccessible pour des semaines… Pourtant, un premier événement -une drôle de bestiole venue s’écraser sur une de ses feuilles en classe- va se rappeler à elle la nuit, lorsqu’un étrange animal entre par la fenêtre et échoue, grièvement blessé, sur le sol de sa chambre. Un animal qu’elle n’a jamais vu nulle part, et qui n’apparaît dans aucun livre… Une sorte de renard ailé, au vol de chauve souris… Après l’avoir caché dans une tour désaffectée du château, elle entreprend, en secret, de trouver un vétérinaire pour soigner la créature. On la dirige alors vers le vieux Arwanach Morrow, le vétérinaire des monstres, qui s’avère être son grand-oncle dont elle ne connaissait pas même l’existence…L’été s’annonce finalement bien différent de ce qu’elle imaginait. Bientôt, elle est embauchée comme assistante et c’est un monde fabuleux mais terriblement dangereux qu’elle découvre et qui l’attire irrémédiablement…

Tout d’abord, je remercie les éditions PKJ pour l’envoi de cet ouvrage. L’auteur Yann Apperry a déjà reçu le prix Médicis en 2000 et le prix Goncourt des lycéens en 2003. Il nous revient ici avec un livre de littérature de jeunesse exigeant qui n’est pas forcément et uniquement à destination des jeunes lecteurs, comme je le pensais. L’auteur se joue du langage, en particulier dans la description de l’ennui du quotidien d’Ottoline au château, mais surtout dans le nom des monstres dont un lexique complet est accessible en fin d’ouvrage : Bonebird ou Oisosse, sorte d’homme-oiseau mort-vivant ; Sneezapotamus ou Toussopopotame, monstre à corps de crapaud et à tête d’hippopotame qui éternue sur ses ennemis ; Jabberjelly, à forme humaine fait de gelée translucide surmonté de cornes molles contenant ses yeux… L’atmosphère étrange du château et de ses habitants rend l’univers des monstres à peine plus monstrueux que la réalité d’Ottoline à laquelle elle veut coûte que coûte échapper. Un monde de cauchemars qui se clôture sur une fête flamboyante attirant tous les dangers… Un monde de deuils où les blessures sont si vives que la tristesse envahit tout. Un livre-objet en lui-même très beau, ponctué de trop rares et très belles illustrations en noir et blanc. Une lecture particulière et originale, inclassable.

L’ennui avait déjà gagné la partie, se dit-elle comme elle entrait dans sa chambre. Une pièce si longue, si large, si haute de plafond qu’il était étrange de penser qu’un seul ennui, l’ennui d’une jeune personne, taille : 1,43 mètre, poids : 39 kilos, pouvait emplir un si vaste espace, se glissant partout, sous les couvertures du lit, entre les pages de ses livres, à l’intérieur de son armoire à vêtements (jusque dans sa panoplie de costumes et de chapeaux dénichés au grenier). L’ennui imprégnait sa collection de parfums – elle en avait trois flacons, ses trésors, et une dizaine d’échantillons – ainsi que son miroir, sa boîte à bijoux, ses cartons à puzzles, et les yeux de son fidèle Bartleby. Il était dans l’air, le parquet, les poutres, les rideaux….

Hunting November, de Adriana Mather

Après avoir mis hors d’état de nuire le coupable du meurtre du tome 1 de la série (Killing November), November quitte l’Académie avec Ash pour partir à la recherche de son père, ce dernier étant en grand danger. En effet, Jag le tout-puissant et cruel dirigeant des Lions a mis sa tête à prix. 

November et Ash vont commencer leurs recherches à Pembrooke, ville d’origine de November. Ils y trouveront un indice laissé par son père. Indice après indice, une course contre la montre est lancée à travers l’Europe pour retrouver le père de November.

Mais les pièges seront difficiles à déjouer et les jeux d’alliances plus nombreux que jamais.

November, Ash et leurs alliés arriveront-ils à renverser le pouvoir de Jag ? Et arriveront-ils à temps pour sauver le père de November ?

J’ai adoré ce tome 2 ! 

Il y a beaucoup plus d’action que dans le tome 1, le fait que November et Ash sillonnent l’Europe rend leur quête encore plus intéressante.

L’histoire des clans est aussi approfondie et on comprend mieux la Strategia dans ce deuxième tome.

J’avais un peu peur de ne pas retrouver les académiciens du tome 1, mais surprise ! quelques-uns viennent s’ajouter à la liste des alliés au fur et à mesure des pages (je ne vous dis pas lesquels…) 

La fin est également incroyable, les stratagèmes sont révélés et on ne s’y attend pas.

Ce deuxième tome a tout pour passer un bon moment !

Dans la secte, de Patrice Guillon – ill. Louis Alloing

Une histoire vraie sur l’embrigadement dans une secte. Un témoignage toujours nécessaire.

Marion prend un train en marche…sans billet… Elle est en fuite. Elle tente d’échapper à ceux qui la retiennent depuis des mois à coup de manipulation, de fatigue physique, d’isolement, de lavage de cerveau. C’est un des passagers qui va l’aider. Il ne pose pas de questions. Mais cela faisait si longtemps que personne ne lui avait plus tendu la main… Marion se remémore comment elle en est arrivé là…

Marion est sous pression à son travail dans une agence de pub. Pour décompresser, elle fait la fête avec alcool ou LSD. Avec son copain Frank, ils s’entraînent vers le bas… C’est au moment de sa rupture que Marion retrouve un ancien ami, Raphaël, qui ne va pas avoir de mal à lui faire rencontrer son groupe d’amis cools et extrêmement accueillants avec elle… C’est le début d’une véritable descente aux enfers…

Cet ouvrage a été envoyé dans les CDI par le MIVILUDES (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Il est très pédagogique. Le but est d’informer, d’avertir, de dénoncer. Toutes les dernières pages sont consacrées à une étude de certaines planches de la bande dessinée expliquant comment reconnaître et se protéger des dérives sectaires (ce que promettent les sectes, leurs moyens d’approche, l’embrigadement, puis la prise de conscience qui seule permettra de s’en sortir…). Les dessins en trois couleurs : bleu, blanc et noir ont pour moi été un frein à cette lecture car je n’ai pas adhéré au graphisme qui manque d’expressivité pour le sujet traité. Pas sûre que le quotidien de ces jeunes actifs parlent vraiment aux collégiens de mon établissement scolaire, mais ça reste un moyen d’information que je laisserai à disposition. Car le sujet mérite qu’on s’y attarde. La construction du récit, qui alterne entre présent et passé permet de bien comprendre comment les sectes procèdent pour manipuler, embrigader, affaiblir, et permet à la narratrice d’analyser et de dénoncer son propre parcours. Peut-être qu’un autre récit, plus adapté à l’âge de nos lecteurs, sera envoyé plus tard pour compléter notre fonds sur le sujet.

La page de titre porte : « scénario, Pierre Henri », pseudonyme de l’auteur pour la 1ère édition de 2005

Killing November, d’Adriana Mather

November est une ado comme les autres, elle vit seule avec son père dans un petit village jusqu’au jour où son père décide de l’envoyer dans un mystérieux pensionnat car selon lui, elle et sa famille sont en danger.

L’académie Absconditi n’est pas une académie comme les autres… C’est une académie secrète réservée à l’élite de la Strategia, organisation divisée en clans qui régit, dans l’ombre, la politique du monde. Et les élèves ne suivent pas des cours normaux mais des cours pour devenir… des assassins hors pairs…

November se rend compte qu’on lui a menti toute son enfance, car elle n’a jamais entendu parler de cette organisation. Les parties de cache-cache dans les arbres, les lancers de couteaux et autres jeux auxquels elle jouait, enfant, avec son père n’étaient pas des jeux mais des entrainements.

Nova a du mal à s’intégrer, et peu de temps après son arrivée un meurtre est commis. Tout le monde semble vouloir l’accuser. A l’Académie règne la loi du talion (ce que tu fais on te le fera) alors November va tout faire pour prouver son innocence avec l’aide de sa colocataire Layla et de son frère jumeau Ash.

Mais comment trouver le vrai coupable quand tout le monde dans cette école est maître dans l’art du mensonge, de la manipulation et de la dissimulation ? A qui faire confiance ? November arrivera-t-elle à recomposer son passé et se faire une place dans la Stratégia ?

Au début, j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire car j’ai été déstabilisée par le fait que November arrive un peu comme un cheveu sur la soupe dans une école pour assassins, escrocs et espions dont elle n’a jamais entendu parler. Mais passé ce cap, ce thriller est vraiment captivant : l’histoire de l’enquête et des clans est très bien ficelée.

En tant que lecteur on aussi envie de découvrir le passé et l’histoire de November et cela se fait au fil des pages ce qui rend le récit très prenant.

L’amitié naissante entre November, Layla et Ash est aussi très touchante. C’est avec leur aide que November va pouvoir avancer et tenter d’échapper au pire.

On referme le tome 1 sur une fin qui donne envie de connaître la suite… Alors, à bientôt pour le tome 2, qui clôturera cette duologie !