Après « la Déchirure », le monde est divisé en plusieurs arches dont chacune a un esprit de famille et dont les habitants possèdent des dons.
Ophélie, une jeune fille discrète et très maladroite vit tranquillement sa vie sur l’Arche d’Anima où les habitants ont la particularité de pouvoir animer des objets. Elle s’occupe du musée d’Anima car Ophélie est une liseuse : elle peut, avec ses mains, lire l’histoire et remonter le temps d’un objet. C’est également l’une des seules passe-miroir qui existe : elle a la capacité de passer de miroir en miroir.
Seulement, les doyennes d’Anima ont décrété qu’elle devait épouser un homme dont elle ne sait rien à part qu’il est un homme de la cour vivant au Pôle, arche lointaine, glaciale et inhospitalière. Ophélie, sans avoir même son mot à dire, se voit donc monter dans un dirigeable, en direction du Pôle, avec sa tante qui lui servira de chaperonne le temps des fiançailles.
Thorn ressemble à son arche, il est grand, squelettique, peu bavard, froid et distant avec Ophélie. Il est l’intendant du Pôle et tout le monde le déteste. Il la met tout de suite en garde : au Pôle, les manipulations, les mensonges et les crimes sont de mise, sa vie sera en danger et elle ne devra faire confiance à personne sauf à sa tante à lui : Bérénilde.
Au Pôle, il y a trois clans :
– « la Toile » dont Archibald fait partie : ce que l’un voit, le reste du clan le voit également. Archibald est l’Ambassadeur et l’ambassade est le seul endroit sûr de la Citacielle, capitale flottante du Pôle.
– « les mirages » sont les architectes de la Citacielle : ils déforment l’espace-temps, rendent le froid supportable, rendent les pièces somptueuses : « le vernis sur la crasse »
-« les dragons », le clan de Thorn et de Bérénilde : ils peuvent utiliser leurs « griffes » d’un seul regard pour trancher, gifler, déchirer…Ce sont les chasseurs du Pôle
En arrivant au Pôle, Ophélie doit rester à l’abri des regards et se voit obligée, après un bref passage dans le manoir de Bérénilde, de se travestir pour jouer le rôle du valet muet de la tante à l’ambassade où Bérénilde est sous la sécurité d’Archibald.
Ophélie, dans l’ombre, y fera plusieurs rencontres : Renold dit Renard, un autre valet à qui elle donne des sabliers (substitut de congés qui permettent de s’évader pendant quelques heures) contre des conseils pour survivre à la cour du Pôle. Le chevalier, enfant voulant s’accaparer l’amour de Bérénilde à tout prix, quitte à menacer et tuer. Elle rencontrera également l’esprit de famille Farouk, un seigneur colérique et impatient.
Mais pourquoi l’a-t-on choisie elle plutôt qu’une autre animiste ? Pourquoi doit-elle se cacher ? A qui peut-elle faire confiance ?
La passe-miroir – les fiancés de l’hiver nous permet de découvrir et de s’attacher aux personnages (et d’en détester certains également). On s’attache beaucoup à Ophélie qui est largement sous-estimée par tout le monde. On lui découvre une force de caractère qui lui permet d’aller au bout de ses idées. On s’attache également à Thorn qui, bien que décrit comme un personnage au caractère détestable, se radoucit au contact d’Ophélie.
Ce livre n’est pas facile à résumer car il nous fait entrer dans un monde inconnu et l’auteur fait preuve de beaucoup d’imagination. La lecture reste cependant facile et on a envie de tourner des pages (c’est dur de décrocher !).
Ce premier tome est une bonne entrée en matière pour les tomes suivants car on a vraiment envie de connaître la suite de l’histoire et l’évolution que vont avoir Ophélie et Thorn ainsi que les personnages secondaires.
Ce livre est le gagnant du concours « Premier Roman Jeunesse » 2013 et connait trois autres tomes ; « Les disparus du Clairdelune », « La mémoire de Babel », « La tempête des échos », dont les deux premiers sont également disponibles au CDI et le dernier à la bibliothèque de notre village (à demander à la documentaliste). Pour ceux qui le souhaiteraient, il est également disponible en livre audio à la médiathèque de Cosne-sur-Loire.