This book kills, de Ravena Guron

Jess Choudhary, élève brillante mais boursière de la prestigieuse école pour riches Heybuckle, se retrouve malgré elle au coeur d’un scandale…

En effet, le populaire Hugh Henry van Boren est retrouvé mort au milieu des bois, et même si elle n’est pas coupable, elle est la suspecte idéale car l’assassin s’est inspiré d’une nouvelle qu’elle a écrite pour son cours de talents partagés.

Afin de sauver sa place dans cette école elle devra enquêter pour trouver l’identité du coupable. Mais rien ne sera facile pour elle, elle ne fait pas partie du club des privilégiés, et la menace se fait de plus en plus présente alors qu’elle reçoit des messages inquiétants qui lui disent qu’elle sera la prochaine sur la liste…

La liste des suspects est grande, entre la petite amie trompée, les jaloux de la popularité de Hugh et le Regiis Club qui influe sur l’école en secret ; Jess devrait démêler le vrai du faux sans y laisser la vie…

J’ai beaucoup aimé l’enquête de ce livre. Les personnages avancent au fur et à mesure pour éliminer les suspects potentiels et le dénouement réserve quelques surprises… La résolution de l’enquête tient en haleine, car les révélations et les indices arrivent tout au long du récit ce qui nous donne envie de tourner les pages.

J’ai par contre moins aimé les personnages, l’élève boursière issue d’une minorité, mal intégrée, et les élèves riches qui ont tous les droits font un peu cliché…

Un murder mystery jeunesse qui plaira sans aucun doute aux fans du genre !

Mots en piste, de Céline Lavignette-Ammoun

Gwendolyne a 13 ans. Elle est en classe de 4e. Bonne élève, timide, peu sûre d’elle… Et avec un nom à rallonge… « Gwendolyne », c’est long, c’est difficile à prononcer. Surtout pour Charlie, sa petite sœur de 11 ans. Car Charlie est dysphasique. La dysphasie, c’est un trouble du développement du langage. Charlie oublie les pronoms, ne conjugue pas les verbes, met les mots en désordre ou prend chaque expression « au pied de la lettre ». Et Charlie, elle, vient d’intégrer la classe de 6ème Segpa dans le même collège que Gwendolyne… Alors, Gwendolyne fait tout pour cacher aux autres que Charlie est sa soeur…parce qu’elle a un peu honte de sa différence… et parce qu’elle rêve d’être amie avec Kim, la fille populaire du collège, et parce qu’elle est un peu amoureuse de Walid, le nouveau du collège… il y a tellement de raisons ! Alors quand un projet de concours vidéo se met en place entre sa classe de 4e et la classe segpa de sa soeur, tout vole en éclat…

Un récit de vie mettant en scène une adolescente énergique et malicieuse qui a su faire de son handicap une force. Et si le regard des autres n’était pas si important ? Et si l’important était « simplement » d’être soi-même ?

Une collection à découvrir (des chroniques d’autres titres à lire ici). Je serai heureuse aussi qu’avec ce même principe de lecture facilitée par la mise en page et les caractères adaptés, l’éditeur Tom Pousse propose des romans sur d’autres thématiques pour éloigner les lecteurs-adolescents de leur handicap : récits d’aventure, fantastique, etc. De nouvelles perspectives à envisager ?

Présentation de la collection : « Avec une police d’écriture adaptée aux dyslexiques, un choix de papier mat pour limiter le stress visuel et une mise en page spécialement conçue pour un meilleur confort de lecture, AdoDys propose des romans pour tous répondant aussi aux besoins des lecteurs en difficulté, et des histoires avec certains personnages neuro-atypiques afin que leur différence cesse d’être perçue comme une faiblesse.« 

Plein gris, de Marion Brunet

Emma, Elise, Sam forment un groupe d’amis très soudé dont le leader est le très charismatique Clarence. Chacun se tourne vers lui pour avoir son approbation, son affection. C’est celui qui décide et qui a toujours raison. A ce groupe vient s’ajouter Victor, nouveau demi-frère de Clarence.

Ces lycéens, fous amoureux de navigation vont vivre leur première grande aventure, partir sans parents sur un voilier, direction l’Irlande.

Mais ce voyage qui se voulait idyllique ne se passera pas comme prévu… le corps sans vie de Clarence flotte sans vie contre la coque du voilier et est remonté à bord.

Alors qu’une énorme tempête approche, les amitiés se brisent, les rancoeurs remontent et ce groupe d’amis à l’apparence parfaite ne l’est finalement peut-être pas.

Le livre alterne entre le passé, avec les souvenirs d’Emma sur la rencontre des membres de la bande et la formation du groupe -ces souvenirs qui vont arriver jusqu’au moment fatidique-, et le présent avec la lutte des amis contre la tempête et la mort.

Ce huis-clos est très poignant car les apparences sont parfois trompeuses, Clarence le leader charismatique est plein de défauts qui nous sont révélés au fur et à mesure des pages. Le drame est annoncé d’entrée et le dénouement se fera au fil de la lecture ce qui tient le lecteur en haleine.

Quand le corps apparaît à la surface, inerte, contre la coque du voilier, personne ne crie. Aucun d’entre nous. Comme si ça n’arrivait pas jusqu’à nos consciences. Comme si, en ne réagissant pas, on pouvait annuler la réalité du fait : c’est un cadavre qui remonte. Le cadavre de notre ami, pour être précise.

…voici les toutes premières lignes de ce roman redoutablement efficace… pour vous donner envie d’y plonger !

Un thriller psychologique qui ravira les jeunes (à partir de 14 ans) et les moins jeunes – lycéens comme adultes. 

La soupe du coeur, de Ben Davis

Alors que Jordan est à l’hôpital pour son traitement contre le cancer, sa voisine de chambre, Rio, un peu excentrique va l’entraîner dans la folle aventure des « mitsva ». Une mitsva est une sorte de commandement dans la religion juive mais aussi une bonne action.

Ensemble, ils feront la promesse du petit doigt, ils ont un an pour faire le plus de mitsva possible : il est interdit de passer son chemin si l’occasion de faire une bonne action se présente. Rendez-vous est pris dans un an pour voir s’ils ont réussi à changer le monde avec leurs bonnes actions.

Revenu dans sa ville d’adoption, Jordan, le petit nouveau du lycée se voit entraîné pour un déjeuner dans un parc avec des camarades, mais Jordan n’ose pas sortir la soupe que sa mère lui a préparé devant tout le monde va l’offrir discrètement à un sans abri qui vit dans une tente.

Cette petit action va chambouler la vie de Jordan et va déclencher une véritable soupe du coeur…

Un petit geste peut parfois tout changer

Ce roman m’a beaucoup touché car il est très émouvant. 

C’est un livre qui vous donnera du baume au coeur même si les sujets traités sont assez sérieux (cancer infantile, sans-abris, syndrome post-traumatique…)

Même si on sait que faire une bonne action ne changera pas le monde, il peut changer la vie d’une personne et le fait que ce livre soit inspiré d’une histoire vraie rend la lecture encore plus poignante….

Les personnages sont tous très attachants que ce soit Jordan, Rio mais aussi les sans-abris avec leurs histoires… Ce roman traite de l’amitié, de l’engagement et du rêve d’un monde meilleur…

Les mots de l’auteur des premières pages m’ont fait dire que j’allais adorer cette lecture, et cela n’a pas manqué !! en tant qu’adulte, j’ai dévoré ce livre dont la lecture est recommandée à partir de 8/10 ans mais qui plaira surtout aux moins jeunes…

Cher lecteur, … Est-ce qu’il t’arrive de regarder les infos ? Je ne te recommande pas cette activité. Après avoir eu ma dose quotidienne, je me sens toujours triste et angoissé. … Assailli par les mauvaises nouvelles, on se sent impuissant. … Laisse moi te dire qu’on peut agir malgré tout, chacun à sa façon. … Parfois il suffit de complimenter quelqu’un sur ses chaussures ou de lui prêter un livre qui pourrait l’intéresser… Voilà le sujet de ce livre, du moins en partie : comment changer les choses à la hauteur de nos moyens, comment faire preuve davantage de gentillesse pour, finalement, se laisser envahir par cet agréable sentiment de satisfaction qui réchauffe le coeur et l’âme autant qu’un délicieux bol de soupe.

Dans le collimateur, de Sébastien Gendron

La vie de Gabriel, dix-sept ans, est compliquée. Deux parents militaires, qui trimballent leur famille de déménagements en déménagements. Une mère absente, toujours en mission sur le terrain, et dont la priorité n’a jamais été ses enfants. Un père obligé de faire carrière dans un bureau pour être plus présent à la maison mais qui va compenser par l’éducation très militaire qu’il va inculquer à ses enfants.

Gabriel vient d’intégrer pour la énième fois un nouvel établissement scolaire, un lycée d’un coin perdu, en bordure de forêt, à l’automne et l’hiver froids et humides, interminables. Se faire des amis avec la vie qu’il mène, il n’en a jamais été question. Pourtant, la bande de Korda va l’approcher. Bah, elle n’est pas très fréquentable, cette bande, mais, finalement, pourquoi pas… Tenter de mettre un terme à sa solitude, avoir une vie « normale » d’adolescent… Mais quelque chose va venir gripper les rouages de ces nouvelles relations. Le drame n’est pas loin…

Un roman dont la première moitié se lit comme un thriller. Avec de nombreux retours en arrière pour permettre au lecteur de mieux connaître Gabriel et son univers, à travers des petits morceaux de vie qui s’assemblent comme un puzzle tout au long de l’histoire. Une fuite folle dans les bois pour échapper à l’homme en noir, pour échapper à la mort.

Un roman dont la seconde moitié se lit comme un pur policier, avec enquête, interrogatoires.

Un roman où tout est question de point de vue…

Un roman à la construction étonnante, surprenante, complexe. Un roman qui n’a rien d’aussi classique qu’on pourrait le penser. Un roman qu’on a du mal à lâcher, et qu’on reprend un peu quand on le termine.

Un roman pour les lecteurs confirmés, plutôt de lycée.

Un immense merci aux éditions PKJ et à l’auteur, Sébastien Gendron, pour sa dédicace 🙂

N’hésitez pas à redécouvrir un autre titre du même auteur présenté sur notre blog : Kaplan

Les treize sorcières, 1. La voleuse de mémoire, de Jodi Lynn Anderson

Le quotidien de Rosie, jeune collégienne, est d’une tristesse profonde : elle vit seule avec sa mère qui travaille dans la saisie de données informatiques à domicile… Mais être à la maison toute la journée ne signifie pas pour autant que celle-ci s’occupe de sa fille. Au contraire, c’est comme si Rosie n’existait pas pour elle. Aucune attention, ni petits plats préparés, ni marque de tendresse d’aucune sorte. Elle ne parle pas du passé qu’elle semble avoir oublié et passe des heures à regarder l’océan par la fenêtre de son bureau : « Il est là-bas, dehors, à nager et à m’attendre »… De qui parle-t-elle ? De son père, pêcheur mort en mer ?

Heureusement, Rosie a Gempa, son amie de toujours, toujours là pour elle, avec son écoute et son dynamisme… Depuis des années, elle prête une attention soutenue aux histoires que Rosie aime imaginer et écrire… Mais elles grandissent, et Gempa change… Les histoires ne semblent plus tellement l’intéresser… Alors, Rosie prend une décision radicale : elle décide de brûler tous ses cahiers d’écriture… Une décision qui, elle ne le sait pas encore, va totalement bouleverser sa vie ! Car fermer la porte à un monde imaginaire va en ouvrir un autre, beaucoup plus dangereux. Un monde peuplé de fantômes, de sorcières et de chasseuses de sorcières… Et si c’est là qu’elle allait trouver la réponse à l’état de sa mère ?

Le premier tome d’une série fantastique à lire dès 10 ans. Treize sorcières plus redoutables les unes que les autres dont le seul but est de détruire le monde, chacune avec son pouvoir spécifique : la voleuse de mémoires, mais aussi la voleuse de temps et onze autres sorcières dont on fera probablement plus amplement connaissance dans les prochains tomes de la série. Le lien entre les personnages est bien décrit et l’amitié entre Rosie et Gempa très ancrée dans notre monde contemporain. Une histoire pleine de rebondissements et de surprises. Un premier tome qui introduit les personnages, réels ou surnaturels, avec un gentil fantôme très attachant, Flo. Mais dans ce tome d’introduction, le monde des sorcières n’est pas encore le principal univers. Il faut déjà réussir à se détacher de notre quotidien pour pouvoir devenir une chasseuse de sorcières digne de ce nom…

Que la chasse aux sorcières commence.

The Curse – tome 1, de Marie Rutkoski

Kestrel, est une Valorienne, fille du renommé général Trajan, conquérant des Herranis qui sont devenus leurs esclaves.

Faisant partie de la haute société valorienne, c’est une privilégiée, mais, à l’approche de ses 17 ans, elle va devoir faire un choix qu’elle n’a pas envie de faire : se marier ou embrasser la carrière militaire voulue par son père…

Mais alors qu’elle se promène au marché avec son amie, sa vie va changer : un coup de folie lui prend et elle achète un esclave Herrani.

Arin n’est pas comme les autres, rebelle et peu docile. Kestrel va vouloir le percer à jour. Va alors s’engager une partie de croc et venin, jeu mélangeant stratégie et mensonges. 

Et si Arin n’était pas arrivé par hasard dans la vie de Kestrel ? Une rebellion se prépare et mettra en danger Kestrel et tout son peuple…

Chez les Valoriens, quiconque remporte une enchère s’expose à la malédiction du vainqueur… le vainqueur achète forcement pour un prix trop élevé l’objet de sa convoitise.

Ce livre est un parfait mélange de romance, de fantasy, d’intrigue et de trahison dans un univers du passé.

Le personnage de Kestrel est très attachant, fille au caractère fort, elle est très douée pour les stratégies, ce qui se révèlera un atout précieux au fil des pages.

Arin quant à lui est un personnage très mystérieux, on comprend vite que son passé cache beaucoup de choses, et on en apprend de plus en plus sur lui au fil de la lecture.

La romance entre les deux est très bien ficelée, les sentiments naissent au fil des conversations, et on comprend vite que ce sera un amour impossible entre un esclave et sa maîtresse.

Mais ce livre n’est pas seulement une romance, il est rempli de stratégie militaire et d’intrigues, la rébellion Herrani se met en place, et Kestrel aura du mal à choisir entre son peuple et son amour naissant pour Arin.

J’ai trouvé les premiers chapitres un peu lent, mais plus on avance dans le livre plus on a envie de tourner les pages !

Ce roman est le premier tome d’une trilogie mais peut se lire seul, même si la fin reste pleine de suspense pour Kestrel et Arin… Et j’ai hâte de lire les tomes suivants ! Une série qui devrait plaire à tous nos lecteurs de la série La sélection, mais pas seulement !

Dix minutes sur le gril, de Jean-Christophe Tixier

Tim est désespéré. La nouvelle vient de tomber : le restaurant de son père est au bord de la faillite. Si ses parents n’arrivent pas à redresser rapidement la situation, ils seront obligés de vendre la maison et retourner s’installer en région parisienne. Pour Tim, cette option n’est pas envisageable : cela signifierait de quitter Léa ! Quitter son amour, quitter une vie qu’il s’est construite depuis des années et qui lui convient parfaitement ! Il n’y a pas d’autre solution : il faut agir ! Mais lorsqu’un inconnu l’aborde pour lui dire que deux pneus crevés en même temps sur la fourgonnette de livraison, ça n’est plus de la malchance, les pièces du puzzle commencent à s’emboîter dans la tête de Tim… Et si tous les incidents, cause des problèmes de son père, étaient dus à des actes de malveillance ? Pas une minute à perdre, il faut enquêter !

Un nouvel opus de la série à succès de Jean-Christophe Tixier « Dix minutes ». On retrouve avec plaisir Tim et Léa -ainsi qu’à distance des petites apparitions de leurs copains Félix et Mat- dans une nouvelle aventure qui se déroule dans l’univers de la restauration (avec même des petits trucs et astuces culinaires dévoilés !). On y découvre les coulisses des restaurants, mais aussi le problème de la concurrence. Action, sentiments, réflexion, solidarité, voilà le mélange subtil que propose cette histoire très abordable pour les lecteurs de collège, dès la 6ème. Pour ceux qui ont aimé les autres tomes, ils retrouveront forcément avec plaisir nos jeunes héros ! Les autres peuvent également commencer la série avec cette histoire, car, même si quelques références aux autres enquêtes de nos adolescents sont citées, n’importe quel tome de la série peut se lire indépendamment.

L’île aux escaliers, de Yutaka Konon – ill. Ai Uzuki

On dit qu’en haut des marches infinies de l’île aux escaliers vit une sorcière…

La vie dans cette île mystérieuse est triste, paisible et solitaire.

Tous les adolescents qui arrivent sur l’île sont là parce qu’ils ont été rejetés… mais ils ne savent ni par qui, ni pourquoi…

Car le problème, c’est qu’ils ont oublié les derniers mois avant leur venue dans ce lieu…

S’ils cherchent à quitter l’île, le courant les ramène inlassablement sur le rivage…

Le seul moyen d’en partir, c’est de trouver ce qu’ils ont perdu… mais leur amnésie ne leur permet pas de savoir ce que c’est…

Nanakusa, lui, n’a même pas vraiment envie d’en partir… tout comme la plupart des habitants de l’île, d’ailleurs, car la vie y suit son cours, presque normalement.

L’arrivée de Yu Manabé va tout changer…

Une atmosphère douce, étrange, mélancolique, que ce soit dans l’histoire ou dans les dessins de grande qualité. Cette île est empreinte de mystères, que ce soit avec le mythe -réel ou non, personne n’en sait rien- de la sorcière, le pourquoi de l’amnésie, la quête à mener. Enfermement dans une prison dorée où tous les besoins essentiels sont fournis : cours au lycée, nourriture, et même les achats sur internet … Les adolescents ont-ils encore seulement envie de retrouver leur passé ? Sont-ils conscients qu’ils sont enfermés, même s’il n’y a pas de murs ? Une liberté entravée par qui ? Et surtout, pourquoi ?

Un manga philosophique qui emmène à une réflexion profonde sur l’existence. Un manga également très poétique qui évolue dans un monde onirique. Les personnages sont également très fouillés, attachants, avec une construction du récit alternant les points de vue. Le suspense est bien présent et pour ma part, j’ai eu vraiment du mal à lâcher le livre avant d’avoir fermé la dernière page du dernier tome.

« Le monde est fait d’une myriade de choses qui nous échappent. Seul le temps nous permet réellement d’y consentir ».

« Sache que les mots peuvent blesser. Tous. Même s’ils sont prononcés avec un ton enjoué ou qu’ils transpirent l’affection. Aucun mot ne sera jamais inoffensif. »

Il n’y a rien de plus cruel que de rappeler au souvenir de quelqu’un les rêves qu’il a poursuivis un jour avant d’y renoncer. / Mais était-ce vraiment la vérité ? / Quiconque ayant vraiment renoncé à quelque chose au fond de son coeur ne devrait plus pouvoir éprouver la moindre tristesse à ce sujet.

Les trois tomes clôturent l’histoire qui existe également en light novel.

Des bleus au cartable, de Muriel Zürcher

Zélie fait son entrée en 6ème. Populaire en primaire, elle compte bien le rester ! Et pour ça, elle s’est préparée tout l’été avec sa copine Camelia : être belle, cool, sociable…mais pas avec n’importe qui. Pas avec cette petite nouvelle, Lana, au « cartable à roulettes de bébé » et aux habits moches.

Lana, elle, a bien sûr son propre point de vue et sa vie qui explique qui elle est… mais ça, les autres ne prennent pas le temps d’essayer de le comprendre.

Quant à Ralph, petit caïd, il prend ses leçons chez son grand frère : pour se faire respecter au collège, il faut être fort et ne pas hésiter à frapper… et la p’tite nouvelle, le problème, c’est qu’elle sait des choses peu réjouissantes sur lui, et va falloir la faire taire. A-t-il seulement le choix ?

Une histoire, trois points de vue qui s’entremêlent pour montrer que dans la vie, dans les relations, tout n’est pas toujours tout blanc ou tout noir… Il n’y a pas les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. C’est souvent bien plus complexe et prendre le temps de comprendre l’autre, respecter sa différence est le meilleur moyen pour éviter la violence et les conflits. il n’est pas forcément question d’amitié mais de tolérance.

Les trois points de vue sont présents dans ce roman à la construction efficace : celui du harceleur, celui de la harcelée, et celui du témoin. Chacun a ses forces, ses faiblesses, ses failles, ses blessures, son histoire personnelle, ses raisons d’agir ainsi, explicables à défaut d’excusables. C’est la parole délivrée qui va permettre de désamorcer une situation dramatique. L’autrice a su éviter de créer une histoire simpliste et manichéenne et rend chaque personnage principal attachant. Une lecture qui se révèlera riche pour nombre d’élèves. A lire dès le CM2/6ème.