Mots en piste, de Céline Lavignette-Ammoun

Gwendolyne a 13 ans. Elle est en classe de 4e. Bonne élève, timide, peu sûre d’elle… Et avec un nom à rallonge… « Gwendolyne », c’est long, c’est difficile à prononcer. Surtout pour Charlie, sa petite sœur de 11 ans. Car Charlie est dysphasique. La dysphasie, c’est un trouble du développement du langage. Charlie oublie les pronoms, ne conjugue pas les verbes, met les mots en désordre ou prend chaque expression « au pied de la lettre ». Et Charlie, elle, vient d’intégrer la classe de 6ème Segpa dans le même collège que Gwendolyne… Alors, Gwendolyne fait tout pour cacher aux autres que Charlie est sa soeur…parce qu’elle a un peu honte de sa différence… et parce qu’elle rêve d’être amie avec Kim, la fille populaire du collège, et parce qu’elle est un peu amoureuse de Walid, le nouveau du collège… il y a tellement de raisons ! Alors quand un projet de concours vidéo se met en place entre sa classe de 4e et la classe segpa de sa soeur, tout vole en éclat…

Un récit de vie mettant en scène une adolescente énergique et malicieuse qui a su faire de son handicap une force. Et si le regard des autres n’était pas si important ? Et si l’important était « simplement » d’être soi-même ?

Une collection à découvrir (des chroniques d’autres titres à lire ici). Je serai heureuse aussi qu’avec ce même principe de lecture facilitée par la mise en page et les caractères adaptés, l’éditeur Tom Pousse propose des romans sur d’autres thématiques pour éloigner les lecteurs-adolescents de leur handicap : récits d’aventure, fantastique, etc. De nouvelles perspectives à envisager ?

Présentation de la collection : « Avec une police d’écriture adaptée aux dyslexiques, un choix de papier mat pour limiter le stress visuel et une mise en page spécialement conçue pour un meilleur confort de lecture, AdoDys propose des romans pour tous répondant aussi aux besoins des lecteurs en difficulté, et des histoires avec certains personnages neuro-atypiques afin que leur différence cesse d’être perçue comme une faiblesse.« 

Le garçon qui voulait être un chat, de Véronique Foz

Ilyan n’est pas un garçon comme les autres. Bébé, ses crises à répétition, son retard de langage, sa difficulté d’être avec les autres finissent par alerter son institutrice et ses parents. Le diagnostic tombe : Ilyan a le syndrôme d’Asperger, un trouble autistique. La vie de la famille en est entièrement chamboulée. Mais dans la vie de Ilyan, il y a les chats, qu’il adore (à vrai dire, il pense même en être un, coincé dans un corps d’humain à la naissance, mais ça, c’est un secret…) , et Papijo, son grand-père maternel, toujours là pour l’encourager et le comprendre… Mais Papijo commence à perdre la mémoire…

Un nouveau titre de la collection AdoDys, une collection mettant en scène des enfants neuroatypiques dans un format adapté aux lecteurs dyslexiques. Une histoire touchante, bien écrite, qui a pour objectif de faire comprendre et accepter la différence, vue comme une force et non une faiblesse. Les problèmes de vie sociale que rencontre Ilyan, autiste Asperger est bien expliqué sans que le ton ne soit trop didactique ni complaisant. L’amitié en Ilyan et Sol est très belle et d’autres thèmes comme l’écologie, le harcèlement ou encore la vieillesse sont également abordés. Une collection dont il est intéressant d’avoir quelques titres dans les bibliothèques et CDI.

Dys-moi Papi, de Claire Mazard

Léa, élève de 3ème, est dyslexique… Le brevet est pour bientôt, mais elle se sent tellement découragée qu’elle ne sait même pas si elle va avoir le courage de se présenter aux épreuves… Ce qui lui avait permis de reprendre confiance en elle, c’était le club hippique et le cheval qu’elle montait, Gaspard. Mais ça, c’était l’année dernière… ça coûtait cher et cette année, les parents de Léa n’étaient plus disponibles pour l’y emmener… Un jour, lors d’une promenade à vélo, ses pas la mènent au centre équestre où elle renoue avec Gaspard… Des sentiments contradictoires la submergent… Il y a quelqu’un d’autre qu’elle a négligé ces derniers mois…son grand-père, depuis le décès de sa grand-mère… Elle décide de lui rendre visite… Elle ne sait pas encore que la relation qu’ils vont renouer risque de bouleverser nombre de ses certitudes…

Un nouveau titre de la collection AdoDys, dont les histoires d’adolescents mettent en avant des personnages neuro-atypiques. La mise en page, le choix d’un papier mat et la police de caractères permettent une lecture plus confortable pour les lecteurs en difficulté. La plume sensible de l’autrice, Claire Mazard, est ici parfaitement à l’oeuvre pour rendre compte des souffrances, des efforts des personnages, et fait la part belle aux relations humaines. Un texte court qui sonne juste.

Une rentrée dys sur dix, de Yaël Hassan

Raf, 11 ans, fait son entrée en 6ème. Un jour un peu angoissant, même pour lui qui a tendance à prendre facilement les choses à la légère… Mais le stress de sa mère a fini par être contagieux… car Raf est dyspraxique. Cela signifie qu’il a du mal à coordonner ses mouvements. Il trébuche souvent, a du mal à écrire, à se servir à table… Si au moins il était sûr d’être dans la même classe que son ami et voisin Alex ! Lui aussi est différent et sujet aux moqueries… mais pour d’autres raisons ! A eux deux, ils font la paire ! Mais au moins, ils se soutiennent, et se comprennent ! L’arrivée dans leur groupe d’un nouveau membre, une fille en plus, ne risque-t-elle pourtant pas de mettre un grain de sable dans cette relation si bien huilée ?

Un titre de la collection AdoDys des éditions Tom Pousse (présentée précédemment). Très facile et vite lu, ce roman sait parler avec finesse de l’amitié, de la différence, de la tolérance. Le ton est très juste, comme sait le faire Yaël Hassan, sans apitoiement et avec beaucoup de bienveillance et une pointe d’humour. Quelques rapides retours en arrière sur le passé, sur les difficultés rencontrées avant de mettre un mot sur le handicap, puis sur la pose du diagnostic donne de la profondeur au récit. On s’attache vraiment aux personnages qui ont une réelle profondeur et on est triste de les quitter…

Heureusement pour le lecteur, une suite est prévue où nous retrouverons le trio lors de leur rentrée en 5ème… Et je crois savoir quelles révélations seront faites. Il y a bien des chances que Alex devienne le personnage central, ai-je tort ?

Collection AdoDys – présentation de l’éditeur : « Avec une police d’écriture adaptée aux dyslexiques, un choix de papier mat pour limiter le stress visuel et une mise en page spécialement conçue pour un meilleur confort de lecture, AdoDys propose des romans pour tous répondant aussi aux besoins des lecteurs en difficulté, et des histoires avec certains personnages neuro-atypiques afin que leur différence cesse d’être perçue comme une faiblesse ».

Ma vraie nature, de Fanny Vandermeersch

Le réveil est dur les matins d’école pour Tom. A 13 ans, il déteste le collège… et le collège le lui rend bien ! Ses camarades ne comprennent pas ses difficultés dûes à sa dyslexie et on se moque souvent de lui, on l’appelle « le demeuré »… Ce qu’il aimerait pouvoir faire, c’est passer ses journées à la scierie, où travaille son père. Là au moins, les heures passent vite et on a l’impression de faire quelque chose d’utile ! Ou bien, faire l’école à la maison…

Et le jour où sa classe est sélectionnée pour un voyage de deux jours, l’aversion tourne au cauchemar… Deux jours H24 avec toute sa classe !?! Comment les autres élèves peuvent-ils être si enthousiastes ?

Il y aura toujours ceux dont on se moque, et ceux qui se moquent des autres.

La collection AdoDys des éditions Tom Pousse est totalement adaptée aux adolescents ayant des troubles d’apprentissage : papier mat, police de caractère adaptée, pages non surchargées avec des lignes courtes. Le héros de l’histoire est un adolescent confronté dans son quotidien à une problématique (ici, dyslexie) qu’il va tenter de dépasser. La façon de traiter le sujet est très positif et peut aider ces élèves à prendre confiance en eux, et à leurs camarades à faire preuve de plus de tolérance. Conseillé par l’éditeur à partir de 12 ans, je pense néanmoins qu’il est plutôt adapté à des élèves de 11-12 ans.