Ginette Kolinka, survivante de camp de Birkenau

Adapté de Retour à Birkenau, de Ginette Kolinka avec Marion Ruggieri

Dans ce roman, Ginette Kolinka nous fait le récit de sa déportation à travers l’Europe jusqu’au camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

Le 13 mars 1944, sa famille se fait arrêter après avoir été dénoncée. S’en suit le voyage en train jusqu’au camp. Elle nous raconte alors l’horreur de ces camps ; entre la faim, le travail forcé, les coups et les humiliations.

Ginette sera ensuite transférée au camp de Bergen-Belsen, en octobre 1944, puis dans une usine, avant de retrouver une partie de sa famille à Paris en mai 1945.

Ce témoignage est à la fois glaçant et bouleversant. On ne peut qu’admirer la résilience de cette femme qui a vécu l’enfer.

On apprend dans ce récit que Ginette Kolinka attendra plus de 40 ans avant de raconter. Aujourd’hui elle va dans les collèges et les lycées pour témoigner.

Ce livre, à destination des élèves de 3ème, comporte un dossier pédagogique mais aussi une mise en perspective historique, une interview de Ginette Kolinka par des élèves de 3ème, un glossaire, et des cartes pour aider à mieux comprendre.

Le jour où j’ai tout compris…quand un survivant nous a raconté, de Florian Oger et Frédéric Guiraut

Enzo est élève dans une école primaire, en CM2. Il s’ennuie à l’école, aucune matière ne l’intéresse. Heureusement qu’il y a Chloé, sa meilleure amie, qui l’aide à supporter ses journées.

Un jour, leur professeur va inviter en classe un rescapé de la Seconde Guerre mondiale. Le témoignage de ce vieux monsieur va changer la vie d’Enzo qui va voir l’école et le monde d’une façon différente.

Le témoignage de ce vieil homme nous apprend beaucoup de choses à nous aussi, lecteurs, sur Hitler, la déportation des Juifs, et à la fin du livre, il y a un dossier si on veut aller plus loin et mieux comprendre.

Je vous conseille ce livre très instructif et qui, malgré le sujet difficile, est très facile à lire et très court. C’est un livre très émouvant, je l’ai vraiment beaucoup aimé et l’histoire de ce vieux monsieur est captivante.

Lucie, 4ème – toute nouvelle membre des Dévoreurs de livres d’Arsène (encourageons-la, car elle a été un peu réticente à oser passer le pas ! Un grand merci à elle !

Romy, dans la petite vie d’une étudiante (ou pas), de Romy

Romane, alias Romy est une youtubeuse, influenceuse, instagrameuse, connue des adolescents sur les réseaux sociaux. Il s’agit du 3ème tome de ses « mémoires », témoignage de ses années d’après-lycée et de son parcours sur les réseaux sociaux. Ce tome, offert en service de presse par les éditions des Livres du Dragon d’Or est précédé des deux premiers tomes : Dans la p’tite vie d’une adolescente, et Dans la p’tite vie d’une Youtubeuse en herbe, mais que le CDI ne possède pas (ce sont ceux que je pensais recevoir, et qui seraient peut-être plus adaptés au niveau collège)

Ici, Romy dévoile les coulisses de son succès et des conseils pour survivre à un monde sans pitié.

Tu as toujours cru que le monde de YouTube était un monde de Bisounours, mais crois-moi, y a des requins comme partout ailleurs. Tout le monde ne va pas chercher à mettre des paillettes dans ta vie, et encore moins dans ce milieu rempli de jaloux et d’hypocrites, faut que j’te raconte (p.23).

Le récit prend la forme d’une lettre qu’elle écrit à elle-même, à son « moi » d’il y a quatre ans. Un procédé de style qui lui donnerait le droit littéraire de dire ce qu’elle veut, comme elle veut, dans un langage très parler et sans filtre. « Avec une lettre lue par moi seulement, aucun risque d’être jugée, j’peux tout balancer les yeux fermés, même mes problèmes ». Une résonnance aux Confessions de Rousseau dans un tout autre style ? Car on ne s’attardera pas sur le style littéraire qui, de mon point de vue, ne devait pas être la préoccupation première de ce livre (grammaire approximative, récit qui jongle sans raison entre la 2e et la 1ère personne du singulier, anglicismes constants, négations coupées, etc.).

Romane est devenue Romy petit à petit. Elle a commencé, sans trop y croire, en posant sa caméra un peu pourrie en équilibre sur une pile de livres pour ses premières vidéos. Mais ce métier était son rêve, et elle s’est donné les moyens que ce rêve devienne réalité. En quittant le monde des études et en se donnant à 200%. Et Romy a commencé à prendre toute la place dans la vie de Romane. En compagnie de ses chats, Romane prend la parole pour expliquer les déboires de Romy. Si le métier de Youtubeur peut sembler attractif, il oblige à s’endurcir face à des relations souvent toxiques. Romane parle sans honte de ses doutes, ses angoisses, ses questionnements, son sentiment de solitude. Elle alerte le lecteur sur la distance à prendre par rapport aux commentaires négatifs, voire au harcèlement. Elle met en garde sur les arnaques au contrat, sur les amours et amitiés faussées par l’envie, la jalousie ou l’intérêt. Elle n’hésite pas à parler de détournements de photos pour montages porno qu’elle a subi, de dick pics ou cyberflashing, harcèlement sexuel puni par la loi. (c’est à la page 66, seule page à relever pour un lectorat jeune et non averti). Il est également question de violence conjugale (p.100). Elle se dévoile, et c’est quand même courageux.

Un seul mot d’ordre : « Protège-toi », en particulier de la masculinité toxique. Un livre au caractère bienveillant pour les abonné.e.s de Romy, qui prend tout de même la peine, aux toutes dernières pages du livre, de montrer comment elle a réussi à surmonter toutes les difficultés de départ, auxquelles elle n’était pas préparée, pour finir par s’épanouir dans ce milieu, grâce aux personnes de confiance qui la suivent, l’aiment et la soutiennent.

Je ne me pense pas être forcément la mieux placée pour commenter ce livre. Mais un regard d’adulte averti me semblait intéressant, même si j’ai peiné à la lecture – de par le style et les répétitions des propos). Mais la série est très connue et lue en dehors du CDI par mes élèves-filles et je me devais, en professionnelle un peu consciencieuse, de jeter un oeil dessus. Elle a en tout cas le mérite de mettre en garde les jeunes et de dévoiler les travers les plus sordides d’un monde qui semble pourtant à la portée de tous. A lire sans hésitation avant de créer sa propre chaîne peut-être. En tout cas, après la lecture de ce livre, je suis sûre d’une chose, c’est de ne pas m’être trompée en restant éloignée de ce monde-là !!!

J’aimerais bien que des adolescents ou des jeunes adultes prennent la parole et acceptent de développer leur avis dans les commentaires ! Et si Romy tombe sur notre blog, un petit commentaire pour mes élèves ?

A vos claviers !!! Un grand merci à vous !

Coup de batte, de Ahmed Kalouaz

La vengeance

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Pourquoi Félix s’en est-il pris à son entraîneur, monsieur Morel, en lui assénant des coups de batte de base-ball ? Lui, un jeune garçon si doux et sans problème ? Que lui est-il passé par la tête?

Félix est sportif, il fait de la course de demi-fond et appartient au club d’athlétisme de son village. Tout le monde le connaît et personne ne comprend le geste du jeune adolescent. Mais les révélations de Félix vont faire l’effet d’une bombe… En effet, Charlotte, sportive elle aussi, se confie à son ami Félix sur les agissements douteux de son entraîneur à son égard.. Celui-ci aurait eu des gestes déplacés et répétitifs….Et puis de confidences en confidences, les langues se délient et Félix s’aperçoit avec effroi que Charlotte n’est pas la seule victime. D’autres sportives ont subi les attouchements d’un entraîneur trop entreprenant. Alors Félix décide d’agir, de dénoncer ce que personne n’ose avouer. Il va être interrogé par la police sur son agression envers monsieur Morel et il risque gros. Mais peu importe, Félix décide de faire la lumière sur cette sombre affaire.

Coup de batte est un roman qui traite d’un sujet sensible présenté avec beaucoup de délicatesse. Il est difficile pour les victimes de dénoncer leur bourreau sans que leur parole soit mise en doute. En général, les langues ont dû mal à se délier par peur. Le harcèlement, les abus sexuels restent encore des sujets tabous.

La steppe infinie, de Esther Hautzig

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Esther Rudomin a une dizaine d’années lorsque la guerre entre dans sa ville natale polonaise de Wilno. Issue d’une famille aristocratique privilégiée, Esther vit d’assez loin ces histoires d’adultes, protégée dans sa belle demeure  au milieu d’une famille aimante. Mais en 1941, des Russes, alors alliés d’Hitler, frappent à leur porte et leur demande de rassembler  quelques affaires avant de les suivre. Elle n’a ne sait pas encore ce qui l’attend mais elle n’aura d’autre choix que de suivre. Un  long trajet de six semaines commence,  dans des trains à bestiaux, qui  va l’emmener au coeur de la Sibérie inhospitalière.

Le roman s’ouvre sur le monde enchanté d’Esther qui s’écroule. La tragédie qui touche cette famille est palpable tout au long du récit malgré le courage dont ils font preuve face à cette épreuve marquée par les privations, la faim, la douleur, les conditions de vie déplorables, le froid. Cet exil dans une contrée aussi isolée et inhospitalière est l’occasion d’un témoignage intéressant et instructif sur une enfance hors du commun. Dans un style descriptif mais néanmoins touchant sans être larmoyant , il témoigne de la faculté d’adaptation de l’être humain. Esther subit un choc de culture, passant en quelques semaines d’une enfance riche et privilégiée à un quotidien d’extrême privation où la recherche de nourriture et l’adaptation à tout prix est le seul objectif sensé, et le savon un luxe. Sans verser dans le sentimentalisme, ce témoignage réaliste permet aux jeunes lecteurs d’aborder une  période historique au programme de 3ème en vivant l’Histoire en son coeur, avec des personnages émouvants, forts et courageux.

Wilno est aujourd’hui connu sous le nom de Vilnius, capitale de la Lituanie.

Oradour sur Glane, un village si tranquille, de Vanina Brière

Ouradour sur Glane, un village martyr….

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Ouradour sur Glane, situé à environ 25 kilomètres de Limoges, est le symbole de la barbarie nazie. 642 victimes, 5 survivants. Le village est pillé, détruit, brûlé. La patrie est meurtrie. La journée du 10 juin 1944 restera à jamais gravée dans les mémoires. Un village paisible que les Allemands ont décidé d’exterminer pour se venger d’une attaque qu’ils ont subie quelques jours auparavant. Les habitants sont séparés : les hommes sont réunis dans une grange, les femmes et les enfants sont emmenés dans l’église du village. Tous vont être exécutés froidement puis brûlés pour empêcher leur identification. Les soldats tirent au hasard dans les rues et les maisons pour éliminer d’éventuels témoins. En une journée, Oradour sur Glane n’existe plus..

Vatina Brière nous raconte comment tout a basculé en ce 10 juin 1944, comment d’innocentes victimes ont péri. A travers l’histoire de Robert, un des survivants du massacre, elle a su nous transmettre une réelle émotion qui va au-delà de cet évènement, puisqu’elle évoque la vie d’après et le difficile procès des meurtriers.

Ce village a été conservé en l’état de destruction, tel qu’il était après le massacre, pour témoigner des souffrances subies par ses habitants.

Après ce massacre, à quelques centaines de mètres de là, l’Etat va décider de construire un nouveau bourg sur des plans similaires de l’ancien. La première pierre fut posée en 1947. Une maison construite pour une maison détruite.

Pour ne jamais oublier, un mémorial a été inauguré en 1999 par le Président de la République de l’époque, Jacques Chirac.

Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de me rendre à Oradour sur Glane. Quand j’ai pénétré à l’intérieur de ce village fantôme, une étrange sensation m’a enveloppée. J’ai été saisie par ce silence pesant, qui nous incite à rester muet, en ayant l’impression que l’âme des morts était là, toutes proches de moi. J’étais remplie d’une émotion indéfinissable, à la limite du mal-être. Chaque pierre saigne, chaque pierre est empreinte de tristesse, de souvenirs.

Le goût amer de l’abîme, de Neal Shusterman

En plein chaos…

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Caden a 15 ans, c’est un adolescent doué qui adore dessiner. D’ailleurs, il retrouve régulièrement des amis passionnés comme lui. Ensemble, ils créent des jeux vidéo. Mais voilà, depuis quelques temps, Caden se sent persécuté, il pense que ses camarades de classe veulent le tuer. Il a bien essayé d’en parler avec son père mais celui-ci a du mal à le suivre, il ne le comprend pas. L’adolescent est perdu dans ses pensées, dans ses idées étranges. Quand il perd pied avec la réalité, il se prend pour un mousse navigant à bord d’un grand bateau, à la recherche d’un trésor. Le délire est continu. Il a de grosses crises d’angoisse, il voit des monstres partout, il entend des voix et commence à souffrir de phobie sociale. Il se surprend également à penser que ses parents, sa famille ne sont pas ce qu’ils sont réellement, mais qu’ils font partis d’une secte dans le seul but de le nuire voire de le faire disparaître. Il n’arrive plus à intégrer un groupe, à partager des moments avec des amis. Il fait semblant de s’intéresser mais en fait, il ne les comprend plus, comme s’ils parlaient un langage différent. Leurs voix, leurs rires sont lointains, ils résonnent dans un brouillard. Caden est dans sa bulle. Il est dans un trou noir qui l’absorbe. Même ses dessins n’ont plus de forme, ce sont des gribouillis. A chaque fois que la réalité lui échappe, il se retrouve sur le bateau. Et puis il y a toujours ces voix qui ne le quittent plus, obsédantes et machiavéliques. Les objets prennent vie et lui parlent. En chacun d’eux, Caden voit des signes qui lui dictent une conduite. Les symboles ont un pouvoir et s’animent.

Les parents remarquent le comportement étrange de leur fils mais, au début, ils pensent que c’est un manque de concentration. Petit à petit, la difficulté de communiquer, l’éloignement mental de Caden les inquiètent. Pour la première fois, ils pensent que consulter un thérapeute pourrait être utile. La situation se dégrade, Caden voit des monstres partout, soupçonne les gens de lui vouloir du mal, ne dort pas, marche sans cesse. La réalité lui échappe, tout est difforme, sens dessus-dessous. Arrive alors le moment où Caden est hospitalisé. Décision difficile pour des parents qui ne savent plus comment aider un fils qui part à la dérive. Les thérapies, les prises de médicaments se succèdent. Caden va rencontrer d’autres patients qui, comme lui, ont une lourde pathologie, qui, comme lui, sont brisés. Le jeune homme se rend compte qu’il est malade et en cela regrette de n’avoir pas vécu à une autre époque, à une époque où on aurait pu lui reconnaître un don, où on aurait pu le prendre pour un prophète. Là, on le voit comme le malade qu’il est. La limite entre la réalité et les eaux troubles des ténèbres est infime, à tout moment Caden peut basculer dans une folie destructrice autant pour lui que son entourage.

Le goût amer de l’abîme est un roman en partie autobiographique. Neal Shusterman s’est inspiré de la maladie de son fils qui comme le héros, s’enfonçait petit à petit dans son monde. Les chapitres alternent entre la réalité et les pensées de Caden. Le début est un peu déroutant car pas toujours facile à comprendre. Le lecteur doit prendre ses marques et persévérer dans la découverte de cet écrit qui est fabuleux. Petit à petit, tout se cale, les délires paranoïaques de l’adolescent sont plus clairs, et on arrive à tisser le lien entre ce qui arrive et ses transferts. Mais quel calvaire pour son entourage ! Ce qui reste extraordinaire est que l’auteur Neal Shusterman a réussi à analyser, à décrire le mal dont souffre son fils à partir de ses dessins et de ses réflexions. Lors de l’internement de Caden, l’auteur nous dresse le portrait des différents patients qui sont dans le même service que lui et qui souffrent comme lui de schizophrénie. Cette maladie a de nombreux visages, des traitements existent mais ne sont pas toujours concluants car chaque patient est unique. Il faut souligner aussi le gouffre dans lequel est précipité la famille, leur impuissance et leur peur. Pas facile de se battre et d’espérer. La science progresse et elle apprend davantage sur le cerveau ce qui permet d’élaborer de nouveaux traitements. Mais guérissons-nous vraiment de cette pathologie ? Le risque de rechute est omniprésent et certains mettent fin à leur jour. Neal Shusterman a eu de la chance, son fils s’est sorti de cet abîme, en espérant que jamais plus il ne répondra à l’appel des eaux troubles.

Un coup de coeur, à lire dès la 3ème pour les très bons lecteurs.

J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir, de Christine Arnothy

Le droit à la vie…

Afficher l'image d'origineChristine Arnothy a quinze ans en 1945. Elle est Hongroise, issue d’une famille bourgeoise, elle doit vivre dans une cave pour se protéger des nazis venus occuper la ville.

C’est le témoignage poignant et émouvant d’une adolescente qui ne veut pas mourir. Trop jeune pour que sa vie s’arrête, trop jeune pour vivre les atrocités d’une guerre. Elle a dû rester enfermée pendant deux longs mois. Les rares moments où elle pouvait sortir c’était pour aller chercher de la nourriture et là elle voyait la dure réalité des combats en marchant entre les cadavres de chevaux et d’hommes.

A la libération, le calvaire a continué puisque les sauveurs vont être plus cruels que les Allemands. Christine et sa famille vont devoir fuir leur pays quelques années après et trouveront asile en Autriche dans un camp de réfugiés. Christine trouvera son salut en travaillant en France comme nurse mais elle enchaînera les galères. D’ailleurs elle écrira une suite « il n’est pas si facile de vivre », où on sentira que sa reconstruction est difficile car marquée à jamais par toutes les atrocités qu’elle a vécues. Elle a vingt ans. Elle veut partir en France. Elle est étouffée par la présence de ses parents et elle décide de mener sa vie seule.

J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir raconte la guerre sans critique politique, le récit est dramatique et nous montre toute la cruauté des combats. Les scènes violentes ensanglantent la jeune fille qui s’accroche à ses lectures pour ne pas sombrer. Elle avait emporté un livre de Balzac et de Dickens. Elle n’a que quinze, elle ne peut pas mourir..Elle est jeune, la guerre ne peut pas l’arracher à la vie .. La guerre qui lui a volé son adolescence ne peut pas non plus la détruire..

Tout son témoignage repose sur ce qui se passe autour d’elle mais ne s’étend pas aux combats, c’est le récit de son quotidien dans cette cave.

Le lecteur va se rendre compte aussi que tout peut devenir malsain et désordonné après la guerre.Les gens souffrent et essaient de survivre en pillant, en devenant méchants à leur tour. Il n’y a plus de code moral, c’est l’instinct animal qui prend le dessus.

quelques passages :

….. »Dans l’intervalle, entre les coups directs atteignant la maison, je pensais à mon livre, me disant que, même s’il restait intact, je ne connaîtrais jamais la fin du roman, puisque tous en bas, dans cette cave, nous allions mourir «

« les jours se traînèrent. Nuits de cauchemars, combat contre un monde de fantômes. Mon pays de rêve s’était évanoui. Le sommeil ne me menait plus vers l’apaisement, mais vers les paysages lunaires du mal et de l’horreur »

« une âpre fierté m’envahit à l’idée qu’à quinze ans, j’allais mourir d’une mort de grande personne »

Là on sent que Christine grandit et mesure combien la situation est grave. Plus d’espoir de s’en sortir…

La première partie s’achève sur cette phrase de Christine :

« Comme ce serait bon de naître »

La jeune vie de l’adolescente n’est faite que d’angoisses, d’atrocités, de scènes d’horreur. Elle n’a que quinze ans et elle est fatiguée ….Fermer les yeux, faire comme si rien ne s’était passé, commencer à vivre…avoir l’esprit vide…

II faut savoir que Christine Arnothy a fui en emportant son journal cousu dans son manteau. J’imagine que si il avait été découvert elle n’aurait pas survévu à ces écrits..

Elle a eu une vie très dure mais elle a toujours affronté les difficultés pour pouvoir un jour réaliser son rêve: écrire son livre. Elle veut devenir écrivain donc elle doit s’en sortir et je pense que le but qu’elle s’est fixée va l’aider malgré tout à se battre et à espérer.

J’ai lu cette autobiographie quand j’avais l’âge de l’auteur et je dois dire que son histoire m’a émue, touchée. J’étais adolescente, j’avais le même âge que Christine donc je me suis identifiée totalement à elle . J’ai reçu son témoignage comme une confidente et je l’ai accompagnée pas à pas dans toute ses périodes de galères. On vit la guerre de l’intérieur, à travers une adolescente qui a toute l’innocence de son âge et qui va vite grandir . On peut faire un léger parallèle avec « le  journal d’Anne Frank » adolescente de treize ans, qui aura moins de chance car elle décèdera du typhus dans un camp de concentration.

Ces deux jeunes filles ont abordé l’atrocité de la guerre et leurs ouvrages constituent de précieux témoignages. Toutes les deux voulaient devenir écrivains.

Je conseille également de lire « il n’est pas si facile de vivre » qui se termine ainsi et résume l’état d’esprit de Christine qui a peut être enfin trouver la paix…

…. Moi je trouve que c’est naturel. Je voulais nourrir mon enfant, je voulais lui faire boire ma vie…. C’est l’accomplissement miraculeux. C’est le bonheur. Tout le bonheur ?….

Lisez ce livre sans modération…

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L’histoire d’Helen Keller , de Lorena A . Hickok

Les dévoreurs de livres d’Arsène : les chroniques des élèves du comité de lecture du blog

L’Histoire d’Helen Keller, de Lorena A. Hickok

Résultat de recherche d'images pour "l'histoire d'helen keller"Voici l’histoire d’Helen Keller, une jeune fille sourde, muette et aveugle à cause d’une congestion cérébrale qui l’a frappée à 2 ans.

La jeune fille est donc murée dans le silence et l’obscurité.

Ses parents eux, ont fait beaucoup de visites à de grands médecins qui, face à Helen, sont impuisants. Le Docteur Bell, un scientifique spécialisé dans l’audition des enfants sourds, leur avait conseillé Michael Agnagnos, directeur de l’école  » Pekins  » qui avait réussi à communiquer avec une femme nommée Laura Brigman, elle aussi sourde, muette et aveugle. Celui-ci leur envoie à leur domicile Ann Sullivan, qui deviendra la maîtresse d’Helen.

Ann réussira-t-elle à sortir Helen du silence et de l’obscurité ?

Et que fera celle-ci de sa vie future ?

Une histoire vraie et très touchante qui est une biographie d’Helen Keller, personnage qui a réellement existé, né à la fin du 19e siècle. Helen Keller a également écrit son autobiographie en 1954 et qui est  « Sourde, muette et aveugle : histoire de ma vie  » disponible au CDI.  J’aimerais bien la lire car cela serait très intérressant e de connaître en plus son avis personnel, ses propres sentiments et ressentis.

Le Dr Bell est un remarquable savant. C’est en essayant de mettre au point un appareil pour redonner une certaine acuité auditive aux enfants sourds, qu’il a inventé le téléphone.

Chloé, 4ème – 13 ans, membre des Dévoreurs de livres d’Arsène

 

Rester fort, d’Emilie Monk

Les dévoreurs de livres d’Arsène : les chroniques des élèves du comité de lecture du blog

Rester fort, d’Emilie Monk

Rester fort est un livre qui raconte l’histoire d’une jeune fille, Émilie Monk, qui va tourner au drame. Émilie se donnera la mort le 19 décembre 2015, elle avait 17 ans.

Cette histoire est basée sur des faits réels car c’est sa mère Virginie Monk, qui l’a fait publier en hommage à sa fille. Émilie est une fille qui dans son ancien collège avait pleins d’ami(e)s, mais au moment de sa rentrée dans son nouveau collège, rien n’est plus comme avant, elle qui espérait tant retrouver une belle vie, va vite se rendre compte que ce ne sera pas une réalité. Malgré toutes ses méthodes pour se détendre, comme le bouddhisme ou encore les psys cela ne va pas l’aider à passer au dessus de tous ses malheurs.
Au fil du temps Émilie va commencer à recevoir des remarques, va se retrouver seule, ce qui va empirer son cas.
Dans ce livre, des personnes proches d’Émilie, vont lui rendre hommage, en racontant pleins de souvenirs avec elle, ce qui va parfois nous toucher très profondément. Il y a au total 14 parties dans ce livre dont une partie retranscrit l’intégralité du journal à Émilie que ses parents ont découvert après le drame,dont un passage en anglais : c’est Émilie qui l’a écrit de façon à nous raconter son désespoir.
Ses parents, particulièrement sa mère, va se sentir responsable de ce drame en se disant que c’est de sa faute et qu’elle n’a pas su se rendre compte que sa fille allait vraiment très mal.
Ce livre peut être lu par tous les collégiens, mais également les adultes et lycéens, car c’est un livre très facile à lire mais qui peut vraiment toucher beaucoup de personnes.
Virginie Monk a écrit ce livre dans l’espoir d’aider les adolescents victimes de harcèlement et d’isolement, mais aussi les parents qui auraient perdu un enfant dans de telles circonstances. Virginie cherche également à sensibiliser les élèves, collégiens, responsables de ces actes qui tournent parfois vraiment au drame, comme  en témoigne ce livre où sa fille s’est suicidée.
Il ne faut pas oublier que c’est à cause de ces personnes qui poussent d’autres à bout, parfois jusqu’au suicide, que des familles perdent un de leur proche dans des circonstances terribles. Un livre extrêmement émouvant qui m’a beaucoup touché. Un vrai coup de cœur.

Chloé, 3°- 14 ans, membre des Dévoreurs de livres d’Arsène

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