Momo, petit prince des Bleuets, de Marc Lizano – adaptation du roman de Yaël Hassan

Lorsque Momo rentre chez lui, en ce début d’été, c’est pour trouver la directrice en pleine conversation avec ses parents… Pourquoi ? Pour lui fournir une liste de livres à lire et l’inciter à s’inscrire à la bibliothèque ! Car Momo est un bon élève et, issu d’une famille nombreuse, il a besoin d’aide pour assurer son avenir. Dans la cité des Bleuets où l’été est morne, cette nouvelle distraction, la lecture, va ouvrir à Momo tout un monde nouveau, fait d’imagination et de voyages, mais surtout, de nouvelles rencontres où les différences d’âge n’ont aucune importance !

Une adaptation tendre et sensible d’un des classiques des romans de Yaël Hassan. On voyage aussi bien dans les livres que dans les relations humaines ou à Paris et Etretat (ce qui n’est pas présent dans le roman initial). Le trait reconnaissable des illustrations de Marc Lizano (voir notre chronique de L’enfant caché), toute rondes et colorées, ajoute de la fraîcheur à cette jolie histoire. A la fin de l’ouvrage, une interview fictive de Marc Lizano par le personnage Momo complète l’ouvrage pour expliquer le travail d’illustrateur.

Celui qui n’aimait pas lire, de Mikaël Ollivier

Celui qui n’aimait pas lire, c’est l’auteur lui-même quand il était jeune. Peut-être plutôt qu’il aimait lire mais qu’il ne le savait pas encore. En tout cas, il est complexé par la lecture, c’est un fait. Mais pourquoi ? Parce que Yann, son brillant frère ainé, dévorait livres sur livres et que Mikaël ne se sentait pas à la hauteur ? Parce qu’à l’école poésie rimait avec récitation, lecture avec explication de textes ou fiche de lecture ? Comment dans ces conditions trouver le goût de lire ? A la maison, il n’y avait pas eu de rituel de lecture au coucher… est-ce que cela aurait changé quelque chose ?

Il est très difficile de proposer des textes autobiographiques à des collégiens de 3ème alors que cela fait partie de leur programme. Ce sont souvent des textes ambitieux, difficilement abordables pour des lecteurs de cet âge. Souvent, avec ma collègue de français, on élargit la sélection avec des ouvrages de récits de vie adolescents racontés à la première personne, et ça, ça fonctionne !

Faisant parti de la collection Confessions, des éditions de la Martinière, ce petit ouvrage de moins de 200 pages donne la parole à des écrivains de littérature de jeunesse qui vont relater leur enfance. Le titre de cet ouvrage interpelle forcément le lecteur… Comment quelqu’un qui n’aimait pas lire peut-il devenir écrivain ? La reproduction d’un nu dans le reflet des lunettes sur la première de couverture aussi (mais on comprendra en lisant le livre !). Ce roman proposé sur toutes les listes thématiques sur l’autobiographie de collège était dans ma PAL depuis des années… C’est chose faite, je l’ai enfin lu. Mais cela n’a pas été la révélation attendue, et je ne suis pas sûre que ce témoignage un peu didactique mais sans révélation particulière parle vraiment aux élèves…

Des notes en fin d’ouvrage listent les livres et films cités tout au long du récit.

100 idées pour pratiquer la bibliothérapie, de Marine Nina Denis

Si nous tenons depuis des années ce petit blog de littérature de jeunesse collaboratif, Le Coin lecture d’Arsène, n’est-ce pas parce que nous croyons en la force de la lecture pour créer le lien entre les personnes, d’âge, de goûts, de milieux sociaux différents ?

Est-ce déjà une forme de bibliothérapie ?

Pourrait-on aller plus loin ?

C’est ce que propose d’explorer cet ouvrage !

Je ne suis pas en manque d’exemples, dans ma profession, de pratiques de lectures variées : l’élève qui ne peut pas commencer un livre sans en avoir d’abord lu la dernière page, celui qui n’aime que les livres imaginaires (heroic fantasy, fantastique), parce que la réalité du quotidien est déjà suffisamment présente pour ne pas avoir envie de s’y replonger dans un livre, celle à la recherche du livre qui la fera -enfin- pleurer, celle qui, en classe de 3ème, découvre enfin le livre qui la transporte : « vous aviez raison, madame, si on n’aime pas lire, c’est qu’on n’a pas encore trouvé le bon livre ! »…

La lecture est en effet reconnue pour tout un tas de bienfaits, prouvés par la pratique : au-delà de l’apprentissage pur de la langue, de l’orthographe, du vocabulaire, ou de la construction d’un récit, elle est aussi un moyen de s’instruire ou de se divertir. Mais n’est-elle pas aussi un merveilleux moyen d’aide à la gestion du stress et des émotions, à la concentration, à la connaissance de soi ?

On peut ainsi diviser les livres « utilisés » en bibliothérapie en 3 catégories : les « self-help books » – ce qui entre dans la catégorie coach/développement personnel (et ce dont, personnellement je suis la moins friande et que je remplacerais volontiers par des livres de philosophie pure – la preuve en est l’ouvrage « Ils avaient tout compris, le développement personnel selon les penseurs antiques », de Nicolas Lisimachio qui est une excellente entrée en matière pour les lecteurs que d’un premier abord la philosophie pourrait effrayer), les livres de psychologie pour un travail d’introspection sur son parcours et ses antécédents familiaux, et enfin les livres de littérature (ceux qui sont abordés dans cet ouvrage et qui m’intéressent, vus mon métier et le public adolescent avec lequel je travaille). Une distinction bienvenue est faite également entre médiateur en bibliothérapie (pour un large public sans problèmes psychologiques graves avérés) et bibliothérapeute (spécifiquement pour des personnes avec troubles psychiatriques). De même, la prescription d’un titre en particulier pour guérir de maux par les mots n’est pas recommandée, ce à quoi il est préférable de proposer une sélection dans laquelle le lecteur reste libre de choisir et que l’on accompagnera ensuite dans ses ressentis.

Ce qu’essaie de montrer cet ouvrage, c’est que le livre peut soigner, non une maladie en particulier, mais plutôt être un outil de soin, en particulier en santé mentale. C’est ce que l’on nomme la bibliothérapie comportementale : « elle permet de répondre à des évolutions normales de la vie (deuil, rupture, gestion des émotions) ».

A travers de courts chapitres, en 100 points, cet ouvrage aborde de manière concise, simple et malgré tout complète ce qu’est la bibliothérapie. Mettre ses peurs à distance, s’évader ou voyager dans des lieux ou des temps différents du nôtre tout en restant immobile, stimuler l’imaginaire (c’est pourquoi à mon avis, l’on est souvent déçu par l’adaptation au cinéma d’un livre que l’on a lu avant – car c’est l’imaginaire d’un autre, en l’occurrence du réalisateur, qui nous est donné à voir), mieux se comprendre en s’identifiant à certains personnages… Plus que des injonctions, il donne des pistes pour choisir les lectures ou animer un atelier. Pour les professionnels du livre, ce petit guide permet une entrée en matière intéressante pour accompagner les lecteurs de l’enfance à l’âge adulte.

Un passeur accompagne vers l’indépendance littéraire. Même si nous pouvons influencer ses choix, seul le lecteur est maître de ses goûts, de ses envies et de sa sensibilité littéraire. Il faut le respecter.

Dys sur 10, de Delphine Pessin

Dylan, élève de 4ème est dyslexique et dysorthographique. Un diagnostic posé dès l’école primaire. Après avoir été suivi par une orthophoniste durant des années et suite au départ de celle-ci, il a baissé les bras et a fini par refuser la mise en place d’un PAP au collège ( Plan d’Accompagnement Personnalisé). Depuis, il tente de passer inaperçu, se cache derrière de fausses personnalités, ou se fait remarquer pour son comportement. Mais pour rien au monde il n’avouerait son « problème », son « handicap »… ses difficultés qu’il ne sait plus comment appeler.

« En mathématiques, le zéro désigne l’absence de quantité. C’est également lui qui a permis l’invention des nombres négatifs. Le zéro, c’est moi.

Son début de 4ème est catastrophique. Le jour de la rentrée, il avait pourtant promis à son père de ne pas faire de bêtises, et il était sincère. C’était sans compter sur la toute nouvelle prof de français, Mme Nas, avec qui il a un clash dès le premier cours… ce qui se solde directement par un conseil de discipline. Pourtant, Dylan a bon fond, deux amis exceptionnels et est bien moins incapable qu’il ne le pense. Comment lui en faire prendre conscience ? Comment l’aider à s’accepter tel qu’il est ? Comment l’aider à ne pas se décourager et à prendre confiance ?… La découverte du théâtre ne va-t-elle pas devenir un révélateur hautement efficace et un tremplin vers une plus grande estime de soi ?

Un très bon roman pour faire découvrir à des non-dyslexiques ce qu’est la dyslexie.

« Les médecins ont dit à mes parents de contacter la MDPH qui a décidé qu’un PAP serait mis en place. Je n’aurais pas d’AVS mais il était évident que je bénéficierais du RASED ». Voilà donc le parcours du combattant auquel se préparent parents et élèves une fois le diagnostic posé. Une phrase qui, à la page 18 du livre, peut effrayer… mais c’est la seule et permet en quelques mots de se faire une idée, d’un point de vue extérieur, de la complexité du processus, du parcours du combattant auquel doit se préparer la famille. Sans parler de la (non)- formation des enseignants, de l’acceptation du diagnostic par l’enfant et par ses parents, de l’incompréhension, du sentiment de solitude voire d’abandon, du regard des autres élèves qui peuvent avoir du mal à accepter la différence, de la baisse d’estime de soi que ces difficultés peuvent engendrer. Le rapport du père et de la mère envers leur enfant dans le livre est assez parlant quant aux différentes attitudes qui peuvent exister : Dylan fait-il vraiment assez d’effort ? Ses efforts servent-ils seulement à quelque chose, puisque, de toute façon, il n’y arrive pas ? Cela conforte les parents dans leur découragement, parfois même dans un manque de confiance qui s’installe à l’égard de leur fils mais donne aussi une excuse à l’enfant pour laisser tomber.

Dylan est un adolescent tout à fait normal finalement, dans ses rapports à l’autre, dans ses centres d’intérêt, dans ses amitiés et ses amours. Ses difficultés en lecture et en écriture ne témoignent en rien d’un manque d’intelligence et c’est en cela que réside aussi la difficulté et l’incompréhension. Et pour cacher ce handicap, il semble plus facile de passer pour un cancre !

C’est par la voix de Dylan que l’on prend connaissance du récit. Ecrit à la première personne, ce roman montre un adolescent en souffrance qui accumule les échecs, et ne sait plus comment les vivre autrement que par la provocation. Mais si assumer pleinement qui l’on est se trouvait être le meilleur chemin pour surmonter ses difficultés et s’accepter ?

Un thème nécessaire abordé avec intelligence, justesse et sensibilité. Un livre pédagogique qui n’a pourtant rien de didactique ou d’ennuyeux, mais au contraire fait d’aventures et de rebondissements, d’émotion et d’entraide et qui ne laisse aucune place à l’ennui. Une mention spéciale pour le joli personnage de la prof de français, jetée dans la cage aux lions sans expérience et qui cherche le moyen de se sortir des situations de classe difficiles et de maladresses, sans découragement et avec bienveillance.

Le buveur d’encre, d’Eric Sanvoisin

Le père d’Odilon est libraire. Il adore les livres, ce qui paraît quelque chose de bien incompréhensible à Odilon… qui, lui, n’aime pas les livres. Durant les grandes vacances, il va néanmoins aider son papa à la librairie, mais il n’a pas le droit de toucher à quoi que ce soit… Alors, il observe les clients, ceux qui n’arrivent pas à se décider, ceux qui prennent au hasard… et même les pickpockets. Un jour, un nouveau client débarque dans la boutique… Il a l’air étrange, il ressemble un peu à un fantôme avec son teint gris et sa drôle de façon de flotter dans les airs. Tout à coup, il sort une paille et aspire les pages d’un livre comme s’il le buvait. Se sentant repéré par Odilon, il sort rapidement… Odilon, ayant remarqué que le texte du livre avait disparu,  décide de le suivre…. Où cette aventure va-t-elle le mener ? Est-il en danger ?

Le buveur d’encre ou une façon détournée de dire au lecteur que lorsqu’on a pris goût à la lecture on ne peut plus s’en passer ! Une très belle image pour un texte facile à lire, qui utlise toutes les ficelles du roman à suspens : une sorte de vampire, une filature, un cimetière, le danger…  On ne décroche de sa lecture une fois qu’on l’a bu jusqu’à la dernière goutte !

Le plus étonnant, c’était que le goût  changeait suivant les mots et les passages du texte. Je ne buais pas de l’encr, mais de l’aventure ! Je ne lisais pas ce qui arrivait, je le vivais…

A lire dès le CE1.

Une collection Premières lectures adaptée pour les enfants dyslexique et ceux qui ont du mal à entrer dans la lecture, utilisant le label Dyscool : une police de caractères adaptée, une mise en page très lisible avec un système de couleur pour repérer les difficultés de lecture ou les personnages, un texte adapté par l’auteur lui-même afin de rendre certains passages plus faciles à comprendre.

Ma vie en vlog, tome 3. Hermione se déconnecte (trop c’est trop !)

Les dévoreurs de livres d’Arsène, les chroniques des élèves du comité de lecture du blog

Après deux tomes de Ma vie en vlog où Lucy et Abby ont pu chacune raconter leur histoire c’est au tour de Hermione de nous raconter la sienne qui ne commencera pas si bien après la terrible annonce du divorce de ses parents… Elle pourra se réconforter en sachant qu’elle va partir skier dans les Alpes, même si l’idée de devoir descendre de grandes pentes la terrifie.
Ses craintes ne seront pas là pour rien car elle se fera très vite une entorse à la cheville.
Sa rencontre assez inatenndue  avec Nathan, un jeune français accro à la lecture, va néanmoins pouvoir lui remonter le moral.
Pour couronner le tout, après quelques vidéos postées sur son vlog, elle reçoit des commentaires haineux et raciste qui la démoralisera plus qu’autre chose.
Alors comment s’en sortira-t-elle ?
Arrivera-t-elle à avoir à nouveau une vie sans problème ? Peut-être est-il temps de déconnecter !

Un livre aussi passionnant que les deux tomes précédents ! J’aime beaucoup la façon dont est écrit ce livre, mêlant le récit, les vlogs, les messages. Cela permet de varier tout en faisant une pause dans le récit, et d’avoir un petit aperçu des vidéos. On a égaleemnt une découverte assez surprenante concerant le divorce des parents de Hermione.

J’adore vraiment cette série dont j’ai dévoré les trois tomes ! J’espère qu’un tome 4 est prévu, concernant Jessie !

Chloé, 13 ans – 4ème, membre des Dévoreurs de livres d’Arsène

 

L’écrivain abominable, de Anne-Gaëlle Balpe

Les dévoreurs de livres d’Arsène : les chroniques des élèves du comité de lecture du blog

L’écrivain abominable, de Anne-Gaëlle Balpe

L'écrivain abominableManolo n’aime pas  DU  TOUT  les livres ! Alors imaginez sa réaction quand sa maîtresse annonce qu’elle a invité un auteur nommé Roland Dale (clin d’oeil probable à l’auteur Roald Dahl). Manolo va passer la pire journée de sa vie entre incompréhension, peur et aventure car le comportement de l’auteur va très vite devenir inquiétant et suspect .

Une histoire  très originale, prenante jusqu’à la fin et très facile et rapide à lire. Ce livre est vraiment très bien. Il parle de lecture, des auteurs, mais à la manière d’une enquête et sur fond de fantastique, ce qui peut donner le goût de lire à tous ! Et n’oublions les illustrations de Ronan Badel, en noir et blanc, très bien faites et tout à fait adaptées au texte

Chloé, 4ème – 13 ans, membre des Dévoreurs de livres d’Arsène

Des lauriers pour Momo, de Yaël Hassan

Les dévoreurs de livres d’Arsène : les chroniques des élèves du comité de lecture du blog

Des lauriers pour Momo, de Yaël Hassan

Et voilà une nouvelle aventure pour Momo qui part dans un internat d’excellence grâce à son comportement sérieux et ses bons résultats. Mais il va devoir quitter sa famille et son quartier. Se fera-t-il les amis qu’il n’a jamais eu ?

Un livre vraiment très bien, et toujours très touchant, mais je trouve que le personnage d’Ahmed, le frère, est vraiment très violent.

Chloé, 5ème – 12 ans, membre des Dévoreurs de livres d’Arsène

Et l’avis de mumu58 :

Momo est triste car sa meilleure amie Emilie va déménager à Nice. Il fera donc sa rentrée en 5ème sans elle. Dans un même temps, au vu des ses résultats, le principal du collège envisage d’orienter le jeune garçon dans un internat d’excellence qui offre toutes les conditions de travail des plus favorables et qui renforce les chances de réussite des élèves. Momo est un très bon élève, un élève surdoué même. Le fait de partir en internat provoque en lui de l’enthousiasme mais de la peur aussi. Aller vers l’inconnu, vers une liberté nouvelle, quitter les siens, changer de vie, Momo est envahi par des sentiments contradictoires. Il écrit dans son journal intime et s’adresse à Monsieur Edouard. Que lui aurait-il conseillé ? Après avoir bien réfléchi, Momo accepte. Ce sera la première fois qu’il part de chez lui. Que va-t-il advenir de son amitié avec Emilie ?

Momo continue à être un parfait enfant plein de sagesse et de compassion pour les autres. Il passe une étape importante de sa vie et tombe amoureux. Cet excès de qualités rend presque le héros trop idéaliste, avec trop de bons sentiments. Momo est un saint. Mais nos jeunes lecteurs resteront, je n’en doute pas , encore sous le charme d’un Momo qui grandit et qui doit apprendre à se débrouiller seul. Des lauriers pour Momo fait référence aux deux premiers tomes mais peut se lire indépendamment des deux autres.

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La fille qui n’aimait pas les fins, de Yaël Hassan

Les dévoreurs de livres d’Arsène : les chroniques des élèves du comité de lecture du blog

La fille qui n’aimait pas les fins, de Yaël Hassan

Est-ce que vous, vous lisez les fins des livres ? Maya, elle, ne les lit pas… Elle adore lire, voudrait acheter tous les livres de la terre, mais sa mère ne peut quand même pas tout prendre ! Alors, celle-ci l’inscrit à la méditahèque, ce qui n’enchante pas du tout Maya… Mais qui est ce vieil homme, assis à une table ? Ce mystérieux Manuelo, que cache-t-il ? Si vous voulez le savoir, ouvrez ce livre, mais surtout, ne vous arrêtez pas, continuez jusqu’à la fin (même si moi, j’ai deviné le dénouement de l’histoire avant la fin…  je ne me suis pas arrêtée !) Un livre sur le plaisir de la lecture et une belle histoire d’amitié, construite sur une omission, et qui montre que celle-ci peut exister, quelle que soit la différence d’âge. Touchant.

Chloé, 5ème – 12 ans, membre des Dévoreurs de livres d’Arsène

Et l’avis de mumu58 :

Maya Alvéras, 14 ans, adore lire, elle envahit son espace vital à force d’acheter des livres. Sa maman excédée par un tel débordement, décide de l’inscrire dans une bibliothèque. Mais le concept ne plaît pas à la jeune fille. Ne pas pouvoir garder un livre, être obligée de le rendre une fois lu n’est pas concevable pour Maya. Un livre c’est personnel, lorsqu’on l’emprunte il a déjà été manipulé par d’autres. Pour sa maman ce sera un gain de place, lorsqu’on sait que Maya possède pas moins de trois cent trente quatre livres ! Cependant, elle a une petite particularité, elle ne finit jamais ses bouquins. Elle s’arrête quand elle ne veut plus en savoir d’avantage, quand elles sent que ça va mal tourner, elle met un marque-page et ferme l’ouvrage. Elle se décide à franchir le pas mais arrivée à la bibliothèque, elle prend au hasard un livre sans daigner le regarder. Le hasard a fait que le livre emprunté n’est autre que Robinson Crusoé, livre préféré de son père décédé trois ans auparavant. Maya est troublée. Après une rencontre mystérieuse dans les rayonnages, la jeune fille va être tentée d’y retourner et va être attirée par les  choix qui se présentent à elle. Cet inconnu d’un certain âge qui s’adresse à elle lui a fait un cadeau. Ils se retrouvent régulièrement  et échangent autour du livre. De retour chez elle, Maya ouvre son présent, ce sont deux livres dont les pages sont blanches. Incompréhension totale. Manuelo, son nouvel ami lui explique que c’est à elle de le remplir, parce qu’elle a des choses à raconter. Une sorte de journal intime. Plus tard, il lui offrira les Trois Mousquetaires, détail troublant, encore un livre qui lui rappelle son père…Ils vont échanger leurs adresses mail, la bibliothèque n’ouvrant pas tous les jours. Ils prennent l’habitude de se voir. Ce curieux vieil homme lui occupe pas mal l’esprit, l’apaise et aiguise sa curiosité. Qui est-il ? Elle apprend qu’il a le même nom qu’elle et après quelques recherches elle apprend qu’il est écrivain. On sent petit à petit que Manuelo est sur le point de lui révéler quelque chose d’important. On le devine tendu alors que Maya est toute excitée par ce qu’elle vit. Elle commence à lui poser des questions plus personnelles et apprend qu’il est veuf, qu’il avait un fils mort depuis peu avec lequel il n’avait plus de contact.

L’histoire va vite rebondir et tenir le lecteur en haleine jusqu’à la fin même si on se doute de ce que va nous apprendre l’intrigue. Mais on se trouve quand même dans un grand questionnement, espérant que les héros prennent la bonne décision ou ferons-nous comme Maya, mettrons nous un marque-page avant que tout bascule, avant que notre espoir soit réduit à néant ?

Un beau roman plein de délicatesse, touchant, qui parle du difficile travail de deuil. L’écriture est alors un refuge qui permet d’exorciser ses douleurs. Les personnages ont de la  fraîcheur et nous montrent que l’être humain a des failles, qu’il peut commettre des erreurs et que pardonner reste important. Le temps passe trop vite, donc communiquer est essentiel pour retrouver une sérénité et profiter de ses proches. La fille qui n’aimait pas les fins est un bel hommage aux livres, à la littérature, une ode à l’amour familial.

Momo des Coquelicots, de Yaël Hassan

Les dévoreurs de livres d’Arsène : les chroniques des élèves du comité de lecture du blog

Momo des Coquelicots, de Yaël Hassan

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Après la mort de Monsieur Edouard, Momo est bien triste, mais il rêve toujours de devenir écrivain. A sa rentrée au collège, il se fait une nouvelle amie, Emilie, une fille qui adore lire et écrire, comm lui. Mais, malgré ce bonheur, Momo a toujours des soucis : son père est gravement malade et Ahmed, son frère, est de plus en plus autoritaire… Comment va-t-il se sortir de cette situation ? Quel sera le mot de la fin ?

C’est un bon livre, accessible à tout lecteur, mais avec quand même quelques moments assez violents. Une histoire touchante.C’est la suite de Momo, petit prince des Bleuets

Chloé, 5ème – 12 ans, membre des Dévoreurs de livres d’Arsène

Et l’avis de mumu58 :

L’amour des mots

Momo 11 ans, toujours passionné de lecture, rentre en sixième. Il partage sa passion avec Emilie, une amoureuse des mots. Mais depuis que son ami monsieur Edouard est décédé, rien n’est plus comme avant à la cité des Bleuets. Il lui reste des souvenirs et surtout les deux caisses entières de livres qu’il lui a léguées. Ces livres prônent désormais sur des étagères au-dessus de son lit. Monsieur Edouard devient son ange gardien. Il veille sur lui de là-haut. La vie de Momo n’est pas facile. Son père va de moins en moins bien suite à sa chute d’un échafaudage. Il reste des journées entières assis, le regard tourné vers son pays natal. Il est au plus mal. Il sent sa vie le lâcher. Au collège, Momo se réfugie au CDI et s’attaque aux dictionnaires. Il veut apprendre tous les mots car il souhaite devenir écrivain. Et puis il y retrouve Emilie. Mais bientôt, le frère de Momo, Ahmed, décide de prendre le rôle de chef de famille, lui qui n’a jamais rien fait pour aider sa famille, passant ses journées à lézarder. Mais il est trop autoritaire et devient de plus en plus violent. Heureusement, Fatima, la sœur si douce est là, pour redonner force et énergie à Momo. La maman du jeune garçon va réagir en s’opposant à Ahmed.

Avec Momo des Coquelicots, Yaël Hassan nous fait pénétrer dans le monde des cités où différentes générations cohabitent dans un même logement. Abordant le thème de la maltraitance des femmes qui n’hésitent pas à se rebiffer, l’auteur pose aussi le problème des conflits entre frères et sœurs. La solidarité entre habitants est aussi mise en avant. Les enfants grandissent en s’aidant les uns et les autres dans les petites corvées du quotidien. Arrive également le temps où les tours trop vétustes vont être détruites emportant avec elle des souvenirs, une vie. Au-delà de toutes ces souffrances, l’auteur transmet un joli message d’espoir. Quelles que soient nos origines, nos drames, il est possible de réussir dans la vie, de poursuivre ses rêves. D’ailleurs Yaël Hassan fait référence au livre le journal d’Anne Frank qui illustre parfaitement cette volonté de se battre envers et contre tout. Momo aime tout le monde, il est dévoué, naïf, ce qui le rend attachant. Pour Momo, les mots sont un remède aux maux.