La rivière de satin, de Jean-François Chabas

Coup de foudre volcanique

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Sine, jeune orpheline de quinze ans, doit aller vivre chez sa grand-mère, Abigail. Elle quitte donc à regrets New-York pour s’installer à Hawaï, dans le village de Waikoloa, où sa grand-mère possède une somptueuse demeure. On ne peut pas dire que l’accueil soit chaleureux. Abigail est autoritaire, froide et met tout de suite de la distance avec Sine.

La jeune adolescente a une particularité. Elle souffre d’une maladie neurologique qui modifie la perception de l’espace, du temps et de soi-même. Elle est atteinte du syndrome d’Alice au pays des merveilles, qui se manifeste en cas de stress ou de grosse panique. Le village de Waikoloa est entouré de volcans, donc une zone à risques. Depuis quelques jours, des secousses se sont manifestées, ne laissant présager rien de bon. Sine va être vite confrontée à la colère de la nature, cette nature en sommeil qui brusquement va se réveiller et transformer ce paysage idyllique, en un véritable décor apocalyptique. Elle va devoir alors affronter cet environnement hostile, sauver sa vie et affronter tous ses démons pour survivre. Elle ne sera pas seule. Elle va faire la connaissance d’un jeune homme, Holokai, devant lequel elle va fondre immédiatement. Leur attirance réciproque va les unir dans un combat difficile contre les éléments déchaînés.

La rivière de satin est un roman qui suscite en moi un avis partagé. La quatrième de couverture m’a donné envie de le lire mais au fil des pages, je me suis étonnée d’être distante par rapport aux personnages. Des personnages que j’observais de loin sans réels sentiments. Ma lecture me paraissait fade et sans relief. Pourtant, je suis allée jusqu’au bout du récit car j’étais quand même curieuse de connaître leur destin. Un signe que mon indifférence n’était pas totale ! Je me suis donc passionnée pour la seconde partie du récit, là  où pour moi, commençait véritablement l’histoire. Sine m’a intriguée. Sa maladie m’a troublée. J’ai fait des recherches et j’ai constaté que ce syndrome bien réel, fut découvert par John Todd, un psychiatre, en 1955. Plus les personnages évoluaient dans ce chaos meurtrier, plus j’avais envie de les accompagner. Et puis Sine m’est apparue attachante, combattante. La grand-mère, au caractère détestable, a révélé un côté de sa personnalité que jamais on aurait soupçonné. Au final, je ne regrette pas mon voyage à Hawaï et j’attends de vous lecteurs, des retours sur ce que vous avez pensé de La rivière de satin.

J’ajoute que ce qui est troublant, est que Jean-François Chabas a écrit ce roman après avoir été sur l’île de Big Island, la grande île d’Hawaï, et quand il l’a terminé, les faits qu’il a imaginés (l’éruption du volcan en 2018), se sont produits.